Federer au rendez-vous
A peine dans cette partie Federer a-t-il concédé au jeune David Goffin la possibilité de se fabriquer de beaux souvenirs en lui abandonnant la première manche, non sans avoir toutefois souffert en paraissant gêné par les mauvaises conditions de jeu et notamment un vent tourbillonnant sur le court Suzanne Lenglen, qu'il a ensuite redressé la situation à l'expérience. Le Belge, éliminé au dernier tour des qualifications, avait profité du forfait du Français Gaël Monfils pour intégrer le tableau principal. Il était devenu le premier "lucky loser" à atteindre les huitièmes de finale d'un tournoi du Grand Chelem depuis 17 ans. Et cela lui a donné des ailes face à celui qu'il considère comme son idole depuis qu'il s'intéresse au tennis et a forsiori depuis qu'il y joue.. Cette idôlatrie ne l'a pas empêché de s'enhardir au point d'aller titiller l'orgueil du champion au cours d'un premier set assez abouti de sa part, et alors que Roger Federer semblait plutôt amorphe.
Pendant plus d'un set et demi, c'est en effet lui qui a dicté le jeu à un Federer, peu précis dans son jeu de jambes, mal placé, inconstant au service et tout simplement peu inspiré. Après avoir remporté le premier set en ne ratant absolument rien, le Belge s'est retrouvé à deux points (5-4, 30-15) d'empocher le deuxième. Mais c'est là qu'il a montré ses premiers signes de fébrilité. Car il ne faut abuser des bonnes choses. Et le jeune Goffin l'a appris à ses dépens après avoir remporté un set mémorable; il fallait bien alors que logique reprenne ses droits. Quelques erreurs et une double-faute plus tard, il a offert au Suisse sa première balle de break du match. Celui-ci l'a immédiatement saisie. Federer, pas encore complètement libéré, a laissé échapper deux balles de set, mais a converti la troisième.
Le Suisse rassuré a ensuite haussé son niveau de jeu, même s'il a commis des fautes inhabituelles, afin de prendre la direction des opérations. Goffin s'est accroché mais en vain. Avec des statistiques beaucoup plus probantes sur les points gagnés sur le premier service, des revers en fond de court efficaces, et quelques coups bien ajustés avec plusieurs jeux blancs d'affilée qui ont étouffé les dernières velléités du jeune garçon, Federer, vainqueur en 2009 et quatre fois finaliste, a déroulé tranquillement sans être plus inquiété par Goffin, lequel devrait toutefois intégrer le Top 100, autour de la 70e place mondiale, après son parcours à Paris. Le Suisse quant à lui peut déjà se projeter vers son quart de finale même s'il sait que celui sera sans doute plus compliqué face au vainqueur du match Del Potro-Berdych. Surtout après avoir cédé un set lors des trois dernières rencontres et avoir traversé des trous d'air parfois inquiétants pour lui.
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