Evra : "Envie d'être une solution, pas un problème"
Tout comme Ribéry hier, Patrice Evra, qui se savait très attendu par les journalistes présents à Clairefontaine, a précédé la conférence proprement dite par un préambule au cours duquel l'ancien capitaine de l'équipe a lu un communiqué. "Après huit mois d'absence, c'est avec une très grande fierté que je retrouve l'équipe de France. Je voudrais remercier les personnes qui m'ont soutenu, qui ont cru en moi. Il y a eu des moments difficiles. Je parle de cette suspension que j'ai subie en tant que capitaine et pas en tant que meneur. Ceux qui me connaissent savaient que je ne lâcherai rien. Concernant les excuses, je pense que certaines personnes ont la mémoire courte. Je suis un des premiers à m'être excusé en Afrique du Sud. Après la Coupe du monde, j'avais déjà demandé le grand pardon dans une interview. Donc je n'ai pas compris pourquoi cette histoire d'excuses a ressurgi. Là, j'ai envie de tourner la page. J'ai envie d'être une solution et pas un problème pour cette nouvelle génération".
Le ton est donné : Patrice Evra refuse d'être le bouc-émissaire. Là où Franck Ribéry a présenté ses excuses et fait son mea culpa, le défenseur mancunien reste droit dans sa posture. La seule concession au passé qu'il fera sera de dire qu'"on a fait des erreurs. On le regrette tous". Pour le reste, Evra se borne à minimiser son influence dans les évènements de Knysna. "Demandez à n'importe qui. Pour eux, j'ai été un bon capitaine. J'ai été bien accueilli", rappelle-t-il. Et de rappeler : "A part cette Coupe du monde, je me suis toujours bien comporté dans un groupe. Je n'ai jamais créé de problèmes. Donc il n'y a pas de soucis".
"Je ne suis pas dans la colère" Patrice Evra
Toujours dans la contrition, Evra se pose dans le rôle de la victime plutôt que du coupable. "A la fin de la Coupe du monde, j'ai dit aux joueurs de partir tranquille en vacances car, si on devait couper la tête de quelqu'un, ce serait moi parce que j'étais le capitaine. Injuste ? Oui et non. Je ne suis pas dans la colère. Je me suis battu, j'ai fait appel quand j'ai pris ces cinq matches mais il fallait que quelqu'un prenne et j'étais le capitaine".
Mais le successeur poste d'Abidal, comme Ribéry la veille, est surtout là pour rompre avec le passé. "Beaucoup m'images repassent. Je vais vivre avec cette cicatrice. Mais je suis là pour avancer et tourner la page", annonce-t-il. "Je viens pour être performant, comme avec mon club. Je reviens avec une envie. Avant de revenir, je faisais mon métier à 50 %. Gagner des titres avec son club, c'est bien mais ça ne suffit pas. Pour le faire à 100 %, je voulais jouer pour mon pays". Pour lui, ce retour en bleu ne constitue pas une surprise : "Je n'ai jamais eu peur de ne pas revenir. Je connaît mes qualités. J'étais en paix avec moi-même. Je savais que c'était sur le terrain qu'il fallait faire la différence. Je pense que c'est grâce à mes qualités que je suis revenu".
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