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Euro 2016 : Pepe, comme un roc

Le Portugal s'est imposé contre la Pologne en quart de finale de l'Euro 2016 (1-1, 5-3 TAB). Si Cristiano Ronaldo n'a pas été le héros de la nation lusitanienne, c'est bien le défenseur central Pepe qui a tenu le premier rôle.
Article rédigé par Hugo Monier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Comme l'histoire, le football réclame des grands hommes se dressant victorieusement au-dessus de la mêlée. Buteur dès la 2e minute, le Polonais Robert Lewandowski a enfilé très tôt la cape du héros dans le quart de finale de l'Euro 2016 entre la Pologne et le Portugal (1-1, Portugal aux TAB). Trop tôt. Il est rapidement rentré dans le rang d’un match terne. La faute à qui ? A Pepe. Le défenseur central portugais a réalisé une performance superbe ce soir. Dominateur dans les airs (douze duels aériens remportés), impérial au sol, le joueur de 33 ans n’a heureusement pas accompagné ce match d’un de ses trop récurrents coups de sang. Les amateurs de foot (et de combats urbains) se rappellent sans doute encore son coup de tête adressé à l’Allemand Thomas Müller lors du premier match de la Coupe du monde 2014. Mais ce soir, le natif du Brésil, naturalisé Portugais en 2007, a gardé son sang-froid du début à la fin. Il aurait même pu contribuer à l’ouverture du score. Sur une interception (81e) et une passe appuyée de Pepe, le tacle du Polonais Artur Jędrzejczyk a envoyé le ballon caresser son propre poteau. C'est encore son brillant crâne chauve qui, à la 118e, a repoussé de justesse un ultime centre polonais que Robert Lewandowski attendait de reprendre. Alors que ses joueurs offensifs semblaient se noyer, le Portugal a au moins pu s’agripper à son roc défensif pour survivre.

Ohé ohé capitaine abandonné

Du côté des attaquants, justement, Cristiano Ronaldo a traversé cette rencontre comme un fantôme. Une longue absence entrecoupée de rares apparitions pour effrayer les spectateurs. Comme à la 56e, lorsque dans un angle plus fermé qu’un supermarché de Limoges à deux heures du matin, il a tenté une frappe impossible. Un centre vers Joao Mario, qui avait filé au second poteau, semblait plus avisé. Puis à la 86e, quand, après avoir parfaitement déjoué le piège du hors-jeu polonais, il a raté sa reprise seul face à Fabianski. Une reprise difficile, avec un ballon arrivant de derrière, mais qu’on l’a déjà vu réussir plusieurs fois. Et une dernière fois à la 92e, au tout début de la prolongation. Une action confuse, un ballon atterrissant par surprise dans ses pieds, un contrôle raté, un dégagement. Ses deux buts face à la Hongrie (3-3) et son tir au but réussi ce soir, lors du dernier match de la phase de poule, sont le petit arbre qui cache l’immense forêt.

La défense, clé du titre ?

Si le Portugal a dans son histoire un traumatisme, une déchirure, un cauchemar qui revient sans cesse comme les repas de famille avec l’oncle un peu trop bavard, c’est la victoire de la Grèce à l’Euro 2004. Un tournoi marqué par le style de jeu défensif des Grecs, avec trois victoires 1-0 lors des matchs à élimination directe (contre la France, la République Tchèque et en finale contre le Portugal). Les Portugais poussent eux le concept encore plus loin. Aucune victoire dans le temps réglementaire (mais aucune défaite tout court). Les Lusitaniens n’ont remporté qu’un match, en prolongation, lors de leur huitième de finale contre la Croatie (1-0, but à la 117e). Reste à savoir si ce plan, sûrement plus subit que voulu, tiendra le choc en demi-finale face à la Belgique ou le Pays de Galles, puis lors d'une éventuelle finale. Faute de grives, on mange des merles dit le proverbe. Le Portugal, faute de Cristiano, se contentera de Pepe. 

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