EURO 2016 : Le Vélodrome a chaviré de bonheur avec les Bleus
Recouvert de son drap blanc, le nouveau Vélodrome ne joue plus la belle endormie. Quand l’OM ronronne en championnat, ça peut arriver. Mais quand les Bleus prennent possession de l’écrin phocéen résonne la passion et la ferveur d’une ville amoureuse du football. L’ambiance est montée tout au long de la journée sur le Vieux Port mais c’est sur le boulevard Michelet qu’elle a connu son apogée. Ce qui n’était qu’un bouillonnement à l’ouverture des portes du stade s’est vite transformé en volcan au moment du coup d’envoi. Les speakers avaient tout fait pour que l’ambiance aille crescendo. Ils n‘ont pas eu besoin de mettre le curseur trop haut tant les supporters en avaient dans les cordes vocales même si question clapping, il y a encore des leçons à prendre des Islandais. C’est après une Marseillaise à en crever les tympans que tout s’est enflammé. Un bruit assourdissant descendait des travées du Vélodrome et poussait des Bleus comme transcendés. La Mannschaft en était quitte pour des sifflets à répétition. Les Allemands assuraient ne pas avoir peur de l’équipe de France avant le match. De ce public hostile non plus.
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Ambiance électrique
Au fil des minutes, la crispation prenait le pas sur les encouragements. L’Allemagne s’était installé dans le camp français et confisquait le ballon. Des milliers de maillots bleus souffraient sur les offensives allemandes et tendaient leur jambe pour contrer les tirs de Müller ou Kroos. Le Vélodrome suffoquait. On était loin de la touffeur de Séville mais la tension était palpable. La délivrance arrivait presque par hasard dans le temps additionnel de la première mi-temps. Les supporters étaient prêts à bondir dans les entrailles du stade quand un coup de sifflet de Nicola Rizzoli a suspendu le temps. Plusieurs secondes furent nécessaires pour comprendre que l’arbitre avait sifflé un penalty en faveur de la France. Schweinsteiger avait bien caché sa main... Le son est monté petit à petit quand les Allemands ont commencé à protester. Puis ce fût une clameur. C’était bien ce que le public espérait. Quand Antoine Griezmann ouvrait le score, il n’y avait plus besoin de réfléchir. Il n’y avait plus qu’à envoyer des décibels.
Un souvenir de victoire
La pause rechargeait les coffres. 45 minutes à tenir et pas une de plus. Serial-buteur tricolore, Griezmann demandait l’appui du public pour enfoncer le clou. Comme en première période, les Bleus attaquaient pied au plancher avant de reculer sous la pression allemande. Quand ça chauffe, pas de problème, Griezmann pompier est là pour éteindre l’incendie. Un but de raccroc qui faisait exulter le stade et le banc de touche français. La liesse accompagnait les dernières minutes. Jamais on n’avait entendu chanter comme ça pour un match de la France. Cerise sur le gâteau pour le public marseillais, André-Pierre Gignac s’invitait à l’entame du dernier quart d’heure. L’ancien canonnier de l’OM n’a pas fait trembler ces filets-là mais la victoire suffisait à son bonheur. Les Bleus finissaient ventre à terre tellement ils avaient donné. Les supporters sortaient eux la tête haute. Des souvenirs plein la tête. Ils pourront dire qu’ils y étaient.
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