Pas de changement de braquet pour Pro Cycling Manager 2019
Juillet, c’est le mois de la petite reine. Le Tour de France va rythmer l’actualité sportive des prochaines semaines. Et comme depuis maintenant 15 ans, la communauté cyclisme va pouvoir s’agiter devant son écran pour les 12 prochains mois grâce à Pro Cycling Manager. Le jeu de gestion-référence dans le monde du vélo - et des simulations sportives plus largement - est de retour pour un nouvel opus, toujours géré par les Français de Cyanide. Mais cette fois, le travail est fait main dans la main avec d'autres Tricolores, Bigben à l'édition. Ce changement offrait de grandes incertitudes alors que peu d'éléments avaient filtré ces derniers mois quant à l'avenir de PCM (pour les intimes). Que les passionnés se rassurent, ils devraient très vite reprendre leurs marques.
Ce nouveau volume est dans la plus droite lignée de ses prédécesseurs. Vous êtes le patron d'une formation cycliste ou de la carrière d'une jeune pousse qui débute dans le peloton. Si vous vous sentez l'âme d'un directeur sportif, préparez-vous à de longues heures de préparation. Budget, pré-saison, calendrier, entraînement, objectifs… vous devez absolument tout organiser pour que vos coureurs performent et que votre sponsor continuent à garnir votre compte en banque. Ce travail de longue haleine ne demande plus ensuite qu'à être concrétisé par votre stratégie en course, durant laquelle vous avez la main sur les moindres faits et gestes de vos ouailles. Fastidieux aux premiers abords, ce mode met bien en scène tout le sel de la vie d'un manager et se révèle assez jouissif quand vos efforts paient.
C'est dans les vieux pots...
Car PCM est toujours aussi complet (toutes les courses du World Tour au niveau UCI 1.1, la quasi totalité des équipes et coureurs sous licence), surtout avec le travail - et quel travail ! - de sa communauté qui ajoute une dose supplémentaire de réalisme par son travail de fourmi à fournir des bases de données de coureurs et des éléments graphiques au plus près des différentes épreuves de la saison. Ces ajouts précieux ne viennent toutefois pas masquer un léger sentiment de déjà-vu. Bigben et Cyanide ont souhaité miser sur la continuité et ont évité de tomber dans l’écueil d’un grand vent de renouveau pas toujours salutaire. Cela évite la sortie de route pour une première collaboration, mais sape tout autant la possibilité d'un lifting qui n’aurait pas été du luxe.
Les quelques apports de cette nouvelle édition sont plutôt bien sentis, en particulier le nouveau système de compétences façon jeu de rôle du mode ProCyclist où vous devrez faire grimper les échelons à votre poulain, ou encore le système de transferts repensé. L’interface a certes gagné en lisibilité. Mais elle conserve tout de même un certain classicisme et désormais un vrai train de retard par rapport aux autres standards vidéoludiques actuels. Visuellement, il est temps de procéder à un renouveau.
Passées ces quelques frustrations, Pro Cycling Manager 2019 n'en reste pas moins un jeu plaisant, en léger progrès par rapport à son prédécesseur. Les bugs d’IA qui avaient parfois pollués l’édition 2018 semblent avoir été largement corrigés. Vos adversaires sont désormais bien plus cohérents dans leur action, voire intransigeants, notamment envers les échappées solitaires, qui virent à l’exploit. Soit finalement une attitude réaliste tant le peloton est de plus en plus frileux à voir de grandes escapades se former. Si vous souhaitez changer de la concurrence de votre ordinateur, les courses en ligne, encore trop peu exploitées, s'annoncent prometteuses, si les bugs de connexion ne se montrent pas trop présents à l'usage.
Une version console plus musclée
Le cousin manette en main de PCM, "Tour de France 2019", suit la même voie. Le jeu, beaucoup plus arcade et disponible sur XBox One et PS4, se dote (enfin) d'un mode de jeu en ligne. Sur le papier, il semble même des plus intrigants avec des épreuves sur plusieurs terrains choisis aléatoirement et une équipe composée de coureurs obtenus via des cartes à collectionner. Dans les faits, tout reste à faire puisque le mode n'était pas encore disponible quelques jours après la sortie du jeu…
Pour le reste, ce TDF 2019 n'offre que peu de surprises, bonnes comme mauvaises. Les courses, le cœur de cette version console, sont plaisantes avec une gestion des efforts plus "physique" que sur Pro Cycling Manager, Faute de pouvoir s'appuyer sur une réserve de courses aussi large que PCM, les modes de jeu (Pro Team et Pro Leader) finissent assez vite par manquer de relief, en attendant bien sûr la online et quelques correctifs. Difficile néanmoins de faire la fine bouche pour un jeu au tarif fortement réduit vis à vis des autres jeux de sport notables (autour des 30€). On restera toutefois curieux de voir quelle orientation va prendre la futur édition de ces deux franchises. On ne change peut-être pas une équipe qui gagne, encore faut-il qu'elle n'assure pas trop le match nul.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.