Astrid Guyart, au nom du fleuret français
"Cette spirale a certainement été un frein dans mon évolution même si j'ai encore du mal à vraiment évaluer comment". En effet il est loin le temps de Pascale Trinquet, championne olympique en 1980, de Brigitte Latrille ou, plus récemment, Laurence Modaine, la dernière grande de la lignée. Mais depuis la quatrième place de cette dernière aux Jeux d'Atlanta en 1996, il peine à faire mouche. Au fleuret depuis l'âge de cinq ans, Astrid Guyart en ferait une parfaite ambassadrice. A Paris, pour les Mondiaux 2010, elle arrive au sommet de son art.
"Parfois, en plein assaut, j'ai littéralement l'impression de vivre mes phases de jeu au ralenti comme si j'étais en suspension tout en réussissant, malgré tout, à accélérer, explique-t-elle. Ainsi, dans la même seconde, je suis, à la fois, actrice et spectatrice, s'étonne la championne de France en titre. Cette sensation proche de l'état second est étrange et jouissive". Touchée à la hanche droite en avril 2007, la fleurettiste n'a pas baissé la garde. Elle a simplement adapté son style pour en faire une nouvelle force. "Pour préserver ma jambe avant et ne pas me retrouver à ne pas pouvoir marcher à 40 ans, j'ai été obligée d'adopter de petites fentes au lieu de grandes. J'ai pris du recul et j'ai réussi à transformer cette contrainte en source de libération dans mon jeu pour, finalement, avoir, aujourd'hui, une escrime épanouie, libérée et libre". Et peut-être bientôt en or.
avec Reuters
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.