Equitation : la renaissance du jumping de Bordeaux après deux éditions annulées à cause du Covid
Après deux éditions annulées à cause du Covid, le Grand prix du jumping international de Bordeaux, l’une des deux étapes françaises de la Coupe du monde d’équitation, reprend ses droits, samedi 4 et dimanche 5 février. Un soulagement pour les organisateurs qui ont bien cru que la pandémie emporterait avec elle cet événement qui fête cette année ses 50 ans. Un événement à suivre en direct vidéo sur france.tv/sport, dimanche à partir de 14h00.
La dernière fois qu’un cheval avait foulé la piste du parc des expositions de Bordeaux, c’était le 9 février 2020. Cinq semaines plus tard, la France était confinée pour lutter contre le Covid-19. Une mise sous cloche qui n’a pas fini de pénaliser le jumping de Bordeaux. Février 2021 ? L’arrivée d’un nouveau variant met de nouveau le pays à l’arrêt : impossible pour le jumping bordelais de voir le jour. 2022 ? Les organisateurs y croient enfin. "Financièrement, techniquement, tout était prêt" reconnaît Sabine Zaegel, la présidente du comité d’organisation. "Mais le 13 janvier, il a fallu tout stopper."
Avec une jauge de spectateurs limitée à 2000 personnes (contre 7900 cette année), l’événement n’était plus du tout rentable et la menace d’un nouveau confinement était toujours là. "On avait déjà engagé beaucoup de frais entre les salaires, la logistique et la communication", se souvient Sabine Zaegel. "Mais heureusement, on a pu limiter la casse en arrêtant tout avant d'avoir commencé le montage technique qui représente notre dépense la plus importante avec les dotations aux cavaliers."
Des sponsors au chevet des organisateurs
Deux années blanches. Le coup est rude pour la société qui organise le jumping depuis les années 90. Avec un budget qui dépasse les 3,5 millions d’euros, les pertes sont énormes. Mais les organisateurs ne s'avouent pas vaincus. Ils peuvent compter tout d’abord sur les aides publiques proposées par le gouvernement, comme les mesures de chômage partiel. Mais c’est surtout grâce au soutien des sponsors que Bordeaux va pouvoir renaître de ses cendres.
"La quasi-totalité de nos partenaires nous ont suivis et sont de nouveau au rendez-vous cette année", se réjouit la directrice du jumping. "Ça nous a tout de suite rassurés de savoir qu’ils étaient à nos côtés malgré le contexte qui est aussi difficile pour eux." Dès le printemps 2022, le doute n’est plus permis : Bordeaux pourra bien fêter son 50e anniversaire lors de l’édition 2023.
Un public bordelais connaisseur
Outre les sponsors, il fallait aussi s'assurer de la présence des meilleurs mondiaux, pour que le rendez-vous du parc des expositions sorte enfin la tête de l’eau. "Il s’agit de l’avant-dernière étape du circuit coupe du monde. Beaucoup de cavaliers viennent à Bordeaux pour glaner les derniers points pour se qualifier pour la finale de ce championnat du monde indoor", nous explique l’un des membres de l’équipe bordelaise. "Le calendrier nous avantage", reconnaît Sabine Zaegel. Les trois cavaliers français en lice pour cette Coupe du monde 2023 seront présents, à commencer par le Normand Julien Epaillard, troisième au classement mondial, qui vient tout juste de gagner l’étape coupe du monde d’Amsterdam.
Mais au-delà des sportifs, le jumping de Bordeaux tient grâce à la fidélité sans faille du public. L’équilibre financier de la manifestation ne pourrait d’ailleurs pas être assuré sans la billetterie. "C’est un public très particulier à Bordeaux. Il y a des vrais spécialistes de l’équitation qui réagissent à chaque mouvement du cheval, mais il y a aussi une partie importante de néophytes qui viennent là pour l’ambiance", analyse la directrice du Jumping.
"Bordeaux a toujours été un lieu de rencontre où de nombreuses entreprises prennent une table ou un stand comme outil de relations publiques. Entre les épreuves, les spectacles… Il se passe toujours quelque chose qui fait venir un public beaucoup plus large que le simple cercle de passionnés", s'enthousiasme Sabine Zaegel. De quoi assurer le succès du jumping de Bordeaux. Les tribunes affichent déjà complet vendredi et samedi. Il doit rester quelques places pour le grand prix de dimanche, “mais aucune inquiétude : on sait qu’elles partiront sans problème", conclut-elle.
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