Cet article date de plus de sept ans.

En Afrique du Sud, une grand-mère marathonienne de 85 ans affole les chronos

Deirdre Larkin s'impose une routine digne d'un athlète de haut niveau : pas de sucre, pas de sel, pas de café et un réveil qui sonne chaque matin à 5 heures pour aller s'entraîner.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Deirdre Larkin, qui détient le record du semi-marathon des plus de 85 ans, s'entraîne à Johannesburg (Afrique du Sud).  (GULSHAN KHAN / AFP)

D'une foulée alerte, casquette vissée sur d'impeccables cheveux blancs, Deirdre Larkin s'élance pour 8 kilomètres d'entraînement dans les faubourgs de Johannesburg (Afrique du Sud). A 85 ans, cette ex-pianiste de concert venue sur le tard à la course à pied boucle le semi-marathon, soit 21,097 km, en un peu plus de deux heures.

"Avant mes 78 ans, la dernière fois que j'avais couru, c'était au lycée et j'étais vraiment nulle", raconte-t-elle à l'AFP devant les 500 médailles qui recouvrent le mur d'une petite pièce exclusivement dédiée à ses exploits sportifs.

 "Au début, je courais trois foulées et je m'arrêtais pour marcher trois pas"

A côté des distinctions, quelques coupures de presse et des diplômes glanés dans diverses courses confirment la notoriété naissante de cette grand-mère marathonienne. Selfies avec des enfants, encouragements d'autres coureurs : Deirdre est devenue une attraction des courses sur lesquelles elle s'aligne.

"Les gens, quand ils me doublent – car il y en a quand même beaucoup qui me doublent –, me saluent ! Ils me disent : 'Hé, c'est vous qu'on a vue à la télévision'. Mais on ne parle pas longtemps car on doit garder notre souffle", explique Deirdre Larkin après un 10 km couru à Pretoria début juin.

Rien ne prédestinait pourtant cette pianiste britannique, arrivée en Afrique du Sud en 1970, à collectionner les breloques. Au début des années 2000, son médecin lui diagnostique de l'ostéoporose contre laquelle médicaments, injections et même yoga n'ont aucun effet.

En 2010, un de ses quatre enfants revient brièvement vivre avec elle dans sa maison de Randburg, un quartier des classes moyennes de Johannesburg. "Mon fils courait trois fois par semaine. Je me suis dit que j'allais l'accompagner. Au début, je courais trois foulées et je m'arrêtais pour marcher trois pas", se souvient-elle.

Des progrès fulgurants

En sept ans, ses progrès sont fulgurants. Il faut dire que Deirdre s'impose une routine digne d'un athlète de haut niveau : pas de sucre, pas de sel, pas de café et un réveil qui sonne chaque matin à 5 heures pour aller s'entraîner.

Résultat, elle a bouclé l'an dernier 65 courses, dont plusieurs semi-marathons. Avec à la clé, un record du monde dans la catégorie des plus de 80 ans sur les 21,097 kilomètres, en 2h05. "A chaque fois que je finis une course, je n'arrive pas à croire que je l'ai fait. Mais le lendemain, mon corps est là pour me le rappeler !, assure Deirdre Larkin, l'œil pétillant. Mon sang circule plus vite dans mes veines, je sens tous mes muscles, je ne pouvais pas imaginer que j'en avais autant. Je me sens en vie, j'ai bien plus d'énergie", poursuit-elle d'une voix aussi rapide que sa foulée.

En septembre, Deirdre Larkin fêtera ses 86 ans. Pas question pour autant d'envisager de ralentir la cadence. "Je peux imaginer une vie sans courir. Mais ce serait comme une mort lente. Je continuerai de courir tant que je le pourrai. Même sur une seule jambe, je suis sûre que je pourrai y arriver."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.