Dusautoir: "Il faut un grand match"
Q: Vous aviez jeté l'éponge avant le premier match car vous ne vous sentiez pas prêt physiquement. Comment allez-vous ?
R: "J'ai eu la chance de pouvoir jouer pour mon club (Toulouse, ndlr) avant de partir mais je n'étais pas à 100% de mes moyens. Donc, avant de jouer un match international dans ces conditions là, j'ai préféré être clair avec le staff. Sur les premiers entraînements, il s'est avéré que j'avais besoin d'un peu plus de temps pour travailler, que ce soit sur mon bras (il était touché à un biceps, ndlr) ou physiquement. Car si je compte bien, ce ne sera que mon sixième match en 2014, ce n'est pas beaucoup. Là, je suis apte pour jouer ce match. Après, savoir si je suis à 100% de mon niveau, on le saura demain (samedi). Il y a surtout cette impatience de rejouer, cette petite appréhension qu'il y a avant chaque match. Tant que je suis concentré sur cela ça veut dire que tout va bien."
Q: Comment avez-vous vécu la déroute du premier test ?
R: "C'était assez dur de ne pas jouer, de vivre l'avant-match, la pression qui montait et de ne pas pouvoir participer à l'événement. C'était un match difficile à vivre depuis les tribunes et encore plus sur le terrain pour mes coéquipiers. J'ai vécu contre l'Australie en novembre 2010 ce genre de match (défaite 59-10, ndlr). L'écart était même plus important, ce sont des matches qui peuvent être très longs..."
Q: Vos partenaires étaient touchés ?
R: "L'enjeu de la semaine c'était surtout d'évacuer. Il fallait d'abord passer au-delà de la déception parce que prendre 50 points c'est dur mentalement. Il faut se dire qu'on a encore deux matches pour se refaire, ce n'est pas donné à tout le monde. En 2010, on avait presque pris 60 points et la tournée s'arrêtait là. Il faut en profiter et ne pas prendre comme une punition de venir jouer en Australie."
Q: Vous sentez donc l'équipe regonflée à bloc ?
R: "Je sens qu'il y a surtout une volonté de montrer un autre visage. Le score a été important, les Australiens se sont exprimés à 100% de leur potentiel et nous, je ne pense pas. On veut déjà sortir du terrain en se disant qu'on a été au maximum de nos capacités. Les joueurs sont dans le coup et conscients qu'il faut un grand match. Si on perd ce week-end, on aura perdu la série, l'enjeu est déjà très important."
Q: Réalisez-vous que le XV de France n'a pas gagné depuis 24 ans contre les Wallabies en Australie ?
R: "Je ne sais pas si tout le monde a un almanach dans sa chambre. Mais une victoire dans l'hémisphère sud serait exceptionnelle pour nous. A contrario des Anglais qui jouent sur le même rythme contre n'importe quelle équipe, nous, contre les nations du sud, on laisse un certain pourcentage d'énergie dans le vestiaire. Il faut réussir à passer outre si on veut continuer à avoir des ambitions. Gagner contre les Australiens, chez eux, ce serait une victoire fondatrice et pleine d'espoir pour la suite de l'aventure."
Q: La presse australienne prédit que les Wallabies gagneront les deux prochains matches. Avez-vous l'impression que le XV de France n'est plus vu comme une grande équipe ?
R: "Le résultat de la semaine dernière leur fait dire ça. C'est vrai que depuis un certain temps on ne montre pas non plus de signes véritables de force. Mais j'évite de lire ce qu'il se dit et de laisser ce genre de choses m'influencer car, d'expérience, je sais que ce n'est pas le plus important et l'essentiel se décidera demain. Quand on a la chance d'être acteur, il faut se focaliser sur le terrain."
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