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Du triomphe bordelais au calvaire russe, le chemin de croix de Malcom

Blessé depuis le 10 août dernier à la hanche lors d'un match avec le Zénith Saint-Pétersbourg, Malcom a été opéré avec succès ce jeudi. Une intervention médicale tardive qui recule de plusieurs mois son retour sur les terrains de football. Depuis deux saisons, le Brésilien vit ses années les plus sombres. Mis à l'écart par le FC Barcelone, victime de racisme à son arrivée en Russie, puis gravement blessé, l'attaquant n'aura joué que 63 minutes avec son nouveau club. Mais bien avant cette descente aux enfers, Malcom était vu comme l'un des nouveaux espoirs sud-américains.
Article rédigé par Julia Solans
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

L'éveil d'un nouveau prodige

Loin de l'Europe et de sa prestigieuse Ligue des champions, un petit brésilien se fait rapidement connaître sur le continent sud-américain. Il n'a que 17 ans, mais brille déjà avec l'un des plus grands clubs brésiliens. Petit, fin et habile avec ses pieds, il régale le public. Évoluant au SC Corinthians depuis la catégorie junior, Malcom est rapidement appelé en équipe première. En deux saisons, l'ailier développe son jeu et commence déjà à intéresser certains clubs du Vieux-continent. Il remportera même le championnat brésilien en 2015. Après Neymar, de 5 ans son aîné, le jeune attaquant est la nouvelle coqueluche du Brésil. Moins efficace devant les cages que le natif de Santos (7 buts en 54 matchs), le Corinthien développe tout de même un "joga bonito". Prochain objectif : présenter ses prouesses aux yeux de l'Europe.

Le jeune joueur, sans expérience du haut niveau, choisira Bordeaux comme premier tremplin. Acheté pour 5 millions d'euros, les Girondins sont fiers d'avoir la nouvelle pépite brésilienne. Dans un championnat rude, physique et solide, l'ailier fait rapidement ses preuves. En 96 matchs sous les couleurs bordelaises, Malcom signe 23 buts dont plusieurs bijoux. Petits ponts, sombreros et crochets, il régale les spectateurs de Ligue 1. L'attaquant auriverde a même le droit à une distinction personnelle avant de faire ses valises. En mai 2018, au terme d'une saison réussie, Malcom est nommé dans la catégorie du plus beau but de l'année. Voté par le public, il remporte le prix avec 30% des voix. Une belle mise en lumière avant de partir à la conquête des plus grands clubs d'Europe. Mais le Brésilien n'est pas au bout de ses peines.

La décadence catalane

Alors que Malcom est annoncé dans les tuyaux de l'AS Roma depuis plusieurs mois, la surprise est finalement espagnole, le soir d'un 24 juillet 2018 sur le compte Twitter du FC Barcelone. Une petite bombe dans ce mercato d'été qui restera marqué par le transfert de Cristiano Ronaldo à la Juventus. Pour 41 millions d'euros, le Brésilien est attendu comme le remplaçant de Neymar, parti un an plus tôt direction Paris. « Je ressens quelque chose d’unique. Une grande joie. Je réalise un rêve d’enfant. Je fais désormais partie du meilleur club du monde et j’espère donner beaucoup de joie aux supporters. J’arrive au FC Barcelone avec l’objectif d’aider le jeu de l’équipe et de mes partenaires avec mon style » a-t-il déclaré à son arrivée. Mais l'attaquant est loin d'imaginer le futur scénario de sa carrière.

Première journée du championnat : sur le banc. Deuxième journée : 6 minutes. Troisième : retour sur le banc. Quatrième : tension du ligament. Et ce n'est que le début. Le Barcelonais alterne entre blessures et mise à l'écart. En une saison sous le maillot Blaugrana, Malcom compte seulement 11 titularisations et 4 buts. L'oublié d'Ernesto Valverde pourra néanmoins garder un bon souvenir : une réalisation contre l'Inter Milan en Ligue des champions. A part ce coup d'éclat, les performances resteront plutôt fantomatiques. Un gâchis pour un joueur aussi technique et talentueux. Poussé vers la sortie par les dirigeants catalans, l'ancien bordelais n'a pas d'autres choix que de partir.

La descente aux enfers

Ayant raté sa conquête espagnole, l'ancien bordelais décide de tenter sa chance ailleurs. C'est en Russie que l'attaquant pose ses valises. Le Zénith Saint-Pétersbourg s'offre les services du crack pour 40 millions d'euros. Mais l’accueil  est beaucoup moins chaleureux que prévu. Dès sa première entrée en jeu, Malcom vit un scénario terrifiant. Des banderoles racistes accusant le club de recruter des joueurs de couleurs jaillissent des tribunes. Une grande partie des supporters désapprouvent la venue du Brésilien sur les terres russes.

Comme un mauvais karma, le cauchemar se poursuit. Après seulement deux matchs et 63 minutes jouées, le joueur de 22 ans se blesse gravement à la hanche. Les deux mois qui suivent seront synonymes de néant. Le club prend finalement une décision au mois d'octobre : "Après les résultats d'examens et de consultations effectués dans certains des plus grands centres médicaux d'Europe et de Russie, l'équipe dirigeante du club a pris la décision de faire opérer le joueur. L'opération fut un succès", a-t-il affirmé ce jeudi sur son site officiel. Cependant, le Brésilien sera encore éloigné des terrains de football jusqu'au mois de mars. Une longue période de vide et de gâchis pour le jeune attaquant qui n'aura, en réalité, jamais eu l'occasion de prouver l’entièreté de son talent.

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