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Du plaisir et de l'humilité dans le vestiaire

Marqués par la dureté des combats, les joueurs affichaient un certain contentement après leur victoire sur les Australiens (33-6). Comme leur staff: "Je suis fier de mes joueurs", disait Philippe Saint-André. "C'est une belle victoire." Pour Yannick Nyanga, "ça a été un match plein", mais tous reconnaissent encore le travail à effectuer: "Plein de choses n'ont pas marché", insiste Maxime Machenaud. "C'est un match référence", conclut Frédéric Michalak.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7 min
Le bonheur des Français Debaty, Ouedraogo, Mermoz...

Philippe Saint-André: "Je suis fier de mes joueurs, fier de Pascal (Papé) et de son équipe. Nous avions fait neuf jours de qualité. Mais le rugby est souvent comme ça quand il a peur. C'est une belle victoire, mais c'est quand même un exploit. On avait décidé de mettre beaucoup de combat, de monter très vite défensivement, d'être très agressif sur les zones de rucks. Et il y a eu aussi des choses intéressantes en attaque. Le groupe d'avants a énormément travaillé avec Yannick Bru la mêlée, la touche. Même en ballons portés on a fait des choses intéressantes. Il y a eu beaucoup de travail en amont. Les joueurs ont été très réceptifs, très précis. Il faut que les joueurs savourent. Battre une équipe de l'hémisphère Sud, ce n'est pas souvent, lui mettre 30 points c'est encore plus rare. Il faut avoir beaucoup d'humilité. C'est une belle équipe de France, avec des anciens, des jeunes. Mais on aurait pu trouver quelques touches, ce qui aurait évité d'avoir des séquences de cinq minutes en défense. Je suis content parce qu'il est sorti quelque chose d'Argentine. On est un peu sur la lignée du deuxième test en Argentine. On a été assez intelligent, on n'a pas paniqué, on a été bon en défense, assez agressif. Je ne peux pas dire qu'un groupe s'est créé. Il faudra attendre la fin des trois tests. Il est important de faire la semaine prochaine un match avec la même qualité, la même intensité. Il va falloir avoir aussi peur qu'aujourd'hui. Fred (Michalak) ? On l'avait rappelé pour aller en Argentine. Quand on a osé dire que ce n'était pas un buteur de classe mondiale... Aujourd'hui, il a mis les pendules à l'heure."

Nyanga: "Un match plein"

Vincent Debaty: "C'est un soulagement. On avait tous en tête la branlée (six) de 2010. On avait tous très peur avant ce match. C'est peut-être ce qui nous a permis de nous resserrer et de rester solidaires."

Maxime Machenaud: "C'est beaucoup de bonheur. C'est un rêve qui se réalise, car quand on est tout gamin, on rêve de jouer ces grandes équipes. C'est quelque chose de très fort. On n'a pas craqué défensivement, on a eu peu de déchets en défense, et on a été très performants sur les ballons aériens. Et les avants nous ont fait un énorme boulot en conquête, et on a eu en majorité des ballons propres. Le bilan est positif. Mais il y a plein de choses qui n'ont pas marché aujourd'hui. Et il faut confirmer ce résultat. Ce sera encore plus difficiles en conquête avec les Argentins qui nous connaissent par coeur."

Yannick Nyanga: "(A propos de ses larmes durant la Marseillaise) Je ne sais pas ce qui s'est passé. C'était beaucoup d'émotion, parce que c'est du boulot. Après cinq ans... J'ai savouré de manière un peu égoïste, mais je me suis rapidement replongé ce qui nous attendait, qui était assez énorme. Ca a été un match plein, et malgré tout, il y a des choses qui n'ont pas marché. Quand on voit la victoire des Argentins sur les Gallois, ce qui nous attend est encore plus grand, plus dur. Il faut faire preuve de modestie. (A propos de l'absence de carton sur le plaquage dangereux qu'il a subi) L'arbitre ne savait pas qui sanctionner."

Lagisquet: "On a mis la pression sur Beale"

Frédéric Michalak: "On a eu un bon état d'esprit, notamment défensivement. C'est la base pour être une grande équipe. Il y a beaucoup de fierté par rapport à cet état d'esprit. C'est une bonne référence pour nous. Quand on est buteur, il faut concrétiser les temps forts, surtout lorsque les avants font du bon boulot. C'est plus facile quand ils avancent. Mais je peux mieux faire pour soulager l'équipe. En fin de match, il y a deux pénalités où je ne trouve pas la touche. C'est dommage, car derrière ils relancent et on se met dans le rouge. Je vais bosser et réfléchir. Cette victoire, c'est bon pour la confiance, bon pour la suite. C'est un match référence qui peut nous permettre de passer un palier."

Patrice Lagisquet : "On a eu de bonnes attitudes. Les trois-quarts ont très bien défendu. On a plaqué à deux quand c’était nécessaire. Comme ils étaient plus agressifs que nous, il fallait qu’on mette de la vitesse. Beale ? On lui a mis la pression. On ne voulait pas lui laisser le temps de jouer car il est très créatif, imprévisible. Leurs centres sont plus faciles à contrer, ils font plus de 100 kg" et rentrent dedans. On avait aussi demandé aux joueurs d’être présents dans les couloirs. Et on a été présents jusqu’à la fin dans les contests et les ruckings. On a profité de la vitesse d’intervention de Nyanga et Ouedraogo pour aller les chercher. Mais il s’agit surtout d’un état d’esprit. Enfin, on a eu une bonne réorganisation défensive malgré quelques pertes de terrain. Je déplore quelques fautes dans le jeu au pied notamment en première mi-temps. On a été mieux en deuxième sur le jeu au pied de pression".

Yannick Bru : "La mêlée, c’est surtout une grosse satisfaction pour les joueurs qui rendaient pas mal de centimètres et de kilos. Les gars se sont resserrés. On avait travaillé très sérieusement ce secteur-là dans le peu de temps dont on disposait. Tout le mérite en revient aux gars. On a bien commencé et bien terminé le match face à une équipe australienne qui avait placé six avants sur le banc. D’autant que les Australiens engagent un gros bras de fer au niveau du paquet d’avants dans le jeu ouvert. Les gars ont vraiment été formidables en termes d’état d’esprit. On avait évidemment défini quelques angles d’attaque sur la mêlée australienne mais je ne vous dirai pas lesquels (sourire). Contre les Argentins, ce sera encore différent. J’ai rarement vu les Gallois aussi dominés que dans la deuxième mi-temps. Les Pumas ont vraiment progressé dans le jeu courant. Le match de samedi prochain s’annonce compliqué".

Deans: "On a rendu trop de ballons"

Louis Picamoles : "On avait vu qu’ils avaient énormément de puissance devant. Ils avaient montré de belles choses dans ce secteur-là dans le Four Nations. On se devait de répondre présent là-dessus. Dès qu’on a été moins vigilants dans ces zones-là, on a subi et ça a été plus difficile. On a été bien en place défensivement ce qui nous a permis de récupérer des ballons et de les mettre sur le reculoir. Mon essai ? C’est d’abord un travail du pack sur la mêlée. Je vois que la progression se stoppe et on tourne un petit peu la mêlée sur la gauche. Donc je prends l’initiative de partir. Le 9 se fixe sur Maxime qui fait un appel et je me retrouve avec un couloir devant moi. Il y avait juste à courir. Ca fait toujours plaisir de marquer. Il me manque ensuite quelques centimètres pour faire le doublé mais heureusement on marque juste derrière. Ca ne porte donc pas trop à conséquence. On a montré de l’enthousiasme et de la solidarité tout au long du match. C’est très positif de ne pas prendre d’essai contre une équipe d’Australie qui envoyait beaucoup de jeu. Maintenant, il ne faut pas s’enflammer, on a trois matches sur cette série. On a bien répondu sur cette étape mais il reste un gros morceau la semaine prochaine. Les Argentins ont battu les Gallois qui avaient dominé la France en début d’année donc méfiance".

Robbie Deans : "On s’attendait à ce que les Français nous cherchent sur les points de rupture. On a gagné une seule mêlée en début de match. Ensuite, tout est allé de travers. Par rapport à notre match contre les All Blacks d’il y a trois semaines, on a été inefficaces et on a rendu trop de ballons. Ca ne pardonne pas contre une équipe comme la France. Ca a permis aux Français de gagner en confiance. On s’attendait à être dominés devant. On savait les Français très forts car on avait regardé leurs matches des 6 Nations. On savait qu’ils étaient très bons pour perturber les introductions adverses".

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