Soupçons de dopage des nageurs chinois : "On réclame que toute la lumière soit faite", lance le président de la Fédération française de natation

Une enquête, publiée samedi par le "New York Times" et la chaîne allemande ARD, a révélé que 23 nageurs chinois ont été contrôlés positifs à la trimétazidine (TMZ), sept mois avant les Jeux olympiques de Tokyo 2021, mais n'ont pas été sanctionnés.
Article rédigé par Julien Froment
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le nageur chinois Wang Shun lors de la finale du 400m quatre nages aux 19e Jeux asiatiques à Hangzhou en Chine, le 26 septembre 2023. (HUANG ZONGZHI / XINHUA / MAXPPP)

"On réclame que toute la lumière soit faite, que les procédures soient les mêmes pour tout le monde et qu'elles soient appliquées", réagit samedi 20 avril Gilles Sezionale, à la direction des Sports de Radio France. Le président de la Fédération française de natation revient sur les affirmations de la télévision publique allemande ARD et du New York Times concernant des nageurs chinois de premier plan soupçonnés de dopage en 2021 mais non sanctionnés.

A trois mois de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris, les deux médias affirment donc que 23 athlètes chinois ont été contrôlés positifs début 2021 à la trimétazidine. Treize d'entre eux ont participé aux Jeux olympiques de Tokyo quelques semaines plus tard et trois sont rentrés avec de l'or. Toujours selon les affirmations d'ARD et du New York Times, à l'époque, l'Agence chinoise antidopage (Chinada) a remis un rapport concluant à une contamination alimentaire. Aucune suspension provisoire n'a été prononcée entre les contrôles positifs et la remise du rapport.

"Il y a certainement un raté quelque part"

Une situation que Gilles Sezionale peine à expliquer : "Dans cette procédure on a du mal à comprendre comment une suspension n'a pas pu être mise en place [...] Il y a certainement un raté quelque part". Selon lui, ces révélations "jettent l'opprobre sur toutes les performances des athlètes chinois". Il rappelle que ceux qui sont soupçonnés de dopage "sont en activité" et "ils ont eu des médailles".

"S'il y a eu un dysfonctionnement de l'Agence mondiale antidopage c'est plus que troublant", poursuit le président de la FFN. "Si c'est le cas, il est important de remettre les choses en place, c'est quand même très dérangeant pour tout le monde", conclut-il.

Dans un communiqué publié samedi, l'Agence mondiale antidopage (AMA) s'est expliquée. Selon elle, les restrictions mises en place à l'époque à cause du Covid-19 n'ont pas permis à ses enquêteurs de se rendre sur place. Des experts indépendants ont toutefois été consultés pour tester l'hypothèse de la contamination avancée par Chinada. L'AMA a conclu qu'elle "n'était pas en mesure de réfuter la possibilité d'une contamination comme source de la trimétazidine". Par conséquent, aucune négligence ou faute n'a été retenue contre les sportifs. L'AMA a donc estimé qu'un appel n'était pas justifié. Concernant le documentaire sur le sujet, il sera diffusé dimanche soir sur la chaîne ARD.

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