Les contrôles antidopage dans le sport ont augmenté de 4% en France par rapport à 2018, les cas positifs sont en baisse
Le secrétaire général de l’Association française de lutte contre le dopage, Mathieu Téoran, a expliqué, jeudi sur franceinfo, que les cas positifs étaient plus élevés chez les amateurs que chez les sportifs de haut niveau.
Les derniers chiffres des contrôles antidopage en France ont été révélés, jeudi 13 juin. Mathieu Téoran, secrétaire général de l’Association française de lutte contre le dopage, a annoncé une hausse de 4% des contrôles sur les sportifs amateurs et professionnels par rapport à l'an dernier et une baisse des cas positifs qui passent de 2,2% à 1,74% chez les athlètes contrôlés. On constate aussi un taux de cas positifs plus élevés chez les amateurs que chez les sportifs de haut niveau.
franceinfo : Combien de sportifs avez-vous contrôlés l'an dernier en France ?
Mathieu Téoran : Nous avons réalisé 8 198 prélèvements en France tout confondu, c'est-à-dire urine, sang et sérum. Le chiffre est en hausse de 4% par rapport à l'an dernier. Parmi ces contrôles 1,74% se sont révélés positifs. C'est un chiffre qui est plutôt élevé sur le plan international qui est en baisse par rapport à l'an dernier. On était à 2,2%. Cela tient beaucoup à la politique de contrôle. On ne fait pas une étude d'épidémiologie, on ne fait pas des sondages pour savoir quelle est la proportion de sportifs qui se dope. On essaye d'attraper les sportifs dopés et ça dépend évidemment de quelle population est contrôlée. Si on augmente les contrôles dans certaines disciplines à risque, évidemment, on va faire gonfler les chiffres. Cela ne voudra pas dire que le dopage a augmenté en France
Quels sont les sports les plus touchés par le dopage ?
Des résultats d'analyses anormaux, ça ne veut pas dire derrière qu'il y a une sanction. Le sportif peut avoir une raison légitime, notamment médicale. Quant au classement des disciplines, ça dépend également du nombre de contrôles qui sont réalisés. Ce qui est important pour nous, c'est d'allouer nos ressources là où il y a le plus de risques de dopage. On a une méthodologie qui croise les enjeux sportifs, les enjeux financiers, l'intérêt physiologique qu'il y a à se doper. Ça permet de placer en haut de nos priorités de contrôle, les disciplines assez classiques comme le cyclisme, l'athlétisme, les sports de combat. Le football, par exemple, est très haut placé dans nos priorités de contrôle, pas forcément dans les résultats, mais dans les priorités.
Est-il facile de se procurer des produits dopants ?
C'est malheureusement assez facile de se procurer des produits. Peut-être que c'est moins facile de ne pas se faire attraper surtout lorsqu'on pratique à haut niveau, mais se procurer les produits, c'est très facile notamment avec Internet. Vous pouvez acheter à l'étranger dans les laboratoires en Asie du Sud-Est et en Europe de l'Est des produits dopants assez facilement.
Est-ce qu'il y a des nouvelles formes de dopage qui ont surgi ?
Il n'y a pas de révolution. On suit ça à travers les saisies qui sont réalisées par la douane ou par la police. Il n'y a pas de révolution, c'est du grand classique : des stéroïdes, de l'EPO. Evidemment les modes de dopage dépendent du sport. Les qualités physiques qu'on souhaite développer ne sont pas les mêmes dans tous les sports. Les sports d'endurance, ça sera plutôt de l'EPO, les autres pour la force des stéroïdes et l'hormone de croissance est assez répandue quel que soit le type du sport.
Quel est l'ampleur du dopage chez le sportifs amateurs ?
On observe de manière empirique que lorsqu'on contrôle des sportifs amateurs, le taux de positifs est plus élevé que pour des sportifs de haut niveau. Comme explication, il peut y avoir une méconnaissance des règles antidopage. Il peut aussi y avoir simplement des traitements médicaux qui sont pris sans savoir qu'il faut demander autorisation, soit la justification n'est pas tout à fait évidente au regard des règles antidopage. Chacun voit les enjeux à son niveau. Il y a des sportifs qui se dopent de manière volontaire avec des produits assez lourds simplement pour gagner une course qui n'a pas d'enjeu sportif très important. Il y a une forme de narcissisme aussi parfois chez certaines personnes qui les poussent à faire ça.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.