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Disparition de Maradona : le monde du football pleure le génie argentin

A 60 ans, Diego Armando Maradona n'est plus. Le plus grand joueur argentin de l'histoire a succombé à un arrêt cardiaque, deux semaines après sa sortie de l'hôpital. Si les problèmes de santé récurrents du Pibe de Oro n'étaient un secret pour personne, sa disparition soudaine secoue le monde du football, bien au-delà de l'Argentine. Les plus grands noms réagissent avec émotion à cette disparition.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 10min
Michel Platini face à Diego Maradona, deux N.10 de génie sous le maillot respectivement de la Juventus et de Naples (MALANCA  ETTORE/SIPA)

Zinédine Zidane, au micro de la Movistar : "C'est une perte énorme pour le monde en général, et pour le monde du football. J'ai gravé dans ma tête son Mondial-1986. Cela nous touche profondément, nous sommes désolés, surtout pour sa famille. Je n'ai pas de mots. Nous sommes très tristes de cette nouvelle".

Michel Platini, au micro de RTL : " Je l’ai connu à ses 17 ans. On avait fait le reste du monde contre l’Argentine en 1979. Après, on s’est souvent vu, affronté. Je l’ai suivi pratiquement depuis 40 ans. J’avais de l’admiration et il y avait certainement un peu rivalité. On ne peut pas avoir jouer et gagné les mêmes choses sans être rivaux. Je suis très très triste. C’est notre passé qui s’en va. Je suis nostalgique d’une époque qui était belle. Cruyff, Di Stefano… sont partis. Diego a marqué ma vie. Diego est l’enfant d’une nation pauvre qui a vécu grâce au football, d’une ville pauvre comme Naples qui a vécu grâce au football. Il leur a donné de la joie, du bonheur, une coupe du monde. C’est bien au-delà de ce qu’a pu être France 1998. Ce qui restera, ce sont ses grandes galopades. Il faisait des choses complètement différentes des autres. Il avait une grande vivacité, il allait au contact : il était au dessus quoi. Il est né avec un ballon dans son berceau. C’est certainement l’un des tout tout meilleurs joueurs du monde. On ne peut pas comprendre en France ce qu’un jour comme Maradona peut représenter pour les Argentins. Il a été brillant après la guerre des Malouines. Il a donné beaucoup d’honneur aux Argentins".

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Lionel Messi : "Une journée très triste pour tous les Argentins et pour le football. Il nous quitte mais ne part pas, car Diego est éternel. Je garde tous les beaux moments vécus avec lui et je voulais en profiter pour adresser mes condoléances à toute sa famille et ses amis".

Jean-Marc Ferreri, ancien joueur de l'équipe de France, joint par téléphone : "Je suis très ému d’apprendre sa mort. J’ai vu il y a quinze jours le film sur lui. Je l’ai affronté trois fois dans ma carrière. Une fois en 1986 avec les Bleus contre l’Argentine, deux fois avec Bordeaux en 1988 contre Naples en Coupe de l’UEFA. À chaque fois que je l’ai affronté, c’était un très grand moment, surtout le Bordeaux-Naples. À l’époque, je faisais des bonnes saisons mais affronter le meilleur joueur de l’époque, c’était quelque chose. Quand il est venu sur la pelouse du stade Lescure, c’était un grand moment pour les supporters et pour nous, les joueurs. On était plein d’admiration quand on se retrouvait face à lui, pour tout ce qu’il dégageait sur le terrain. Quand tu affrontes un génie comme ça, ça fait un petit truc. C’est une certaine idée du football, d’un football exceptionnel, qui disparaît. Je suis triste qu’il ne soit plus là et qu’on ait perdu un joueur comme lui".

Bruno Bellone, ancien joueur de l'équipe de France, joint par téléphone : "J’étais fan de Maradona, il était gaucher comme moi. On ne pouvait qu’être fan de lui. Il avait fait gagner deux championnats à Naples, une Coupe d’Europe également. Il a énormément apporté à ce club. J’ai une anecdote le concernant : avant le match de 1986 avec les Bleus contre l’Argentine, avant qu’il ne soit champion du monde quelques mois plus tard, je suis à l’échauffement avant le match. Je le regarde jongler, frapper en l’air, contrôler le ballon sans problème. Et un type dans le public lui jette une orange. Je le regardais, je ne m’échauffais pas du tout, en train de jongler avec l’orange. Et il finit par la frapper et la renvoyer au type qui était dans les tribunes ! J’étais scotché. Et au bout de vingt minutes pendant le match, je me claque parce que je ne m’étais pas du tout échauffé. On ne pouvait qu’être émerveillé devant ce talent. C’était un capitaine avant tout, il donnait le maximum. Et puis il a profité de la vie, même si j’aurais aimé qu’il vive plus longtemps. Il a tellement donné aux gens. Ça fait énormément de peine."

Pelé : "Quelle triste nouvelle. J'ai perdu un grand ami et le monde a perdu une légende. Il y a beaucoup à dire, mais pour l'instant, que Dieu aide sa famille. Un jour, j'espère qu'on pourra jouer au ballon ensemble au ciel".

Laurent Paganelli, joint par téléphone : "Vous me l’apprenez, et franchement c’est un choc énorme choc. C’est mon idole, l’idole de toute ma génération. J’ai l’impression qu’il m’a fait un petit pont là avec cette nouvelle, c’est le dribble le plus terrible qu’il puisse nous faire. Je pense à la main de Dieu, à sa carrière, au joueur qu’il était. J’avais son poster, il a marqué toute ma jeunesse. Récemment, je regardais encore ses DV et je disais à mes fils de regarder ce qu’il faisait. C’était un artiste à l’état pur dans son domaine. Il m’a marqué malgré son extravagance et ce qu’il pouvait être en dehors du terrain. Il avait une faiblesse qui me touchait énormément. Et sur les terrains, c’était quelque chose de magique. Ses deux buts contre l’Angleterre en 1986, ça représente pour moi entièrement le personnage. Il me touchait énormément et sa mort me touche encore plus". 
 

Cristiano Ronaldo : "Aujourd'hui, je dis au revoir à un ami et le monde dit au revoir à un génie éternel. L'un des meilleurs jamais. Un magicien sans pareil. Il part trop tôt, mais laisse un héritage sans limites et un vide qui ne sera jamais comblé. Repose en paix, as. Tu ne seras jamais oublié".

Peter Shilton, gardien de l'équipe d'Angleterre lors du fameux quart de finale de la Coupe du monde 1986, théâtre de la "Mano de Dios" : "Maradona est le meilleur footballeur que j'ai jamais affronté sans la moindre discussion. C'est tellement triste qu'il ait souffert de problèmes de santé et d'addiction dans ces dernières années. Mes pensées vont vers sa famille. Cette icone nous a été enlevée trop tôt."

Gary Lineker, ancien joueur anglais : "Les médias argentins rapportent que Diego Armando Maradona est décédé. De loin, le meilleur joueur de ma génération et sans doute le plus grand de tous les temps. Après une vie bénie mais troublée, j'espère qu'il trouvera enfin un peu de réconfort entre les mains de Dieu".

Manuel Amoros, ancien joueur français qui l'a affronté avec les Bleus en 1986, joint par téléphone : "Ça restera un des meilleurs footballeurs au monde. C’était un joueur extraordinaire, fabuleux, un technicien hors-pair. Il était très difficile à marquer. Quand il jouait, il était fabuleux. Il restera, pour nous footballeurs qui l’avons vu jouer, une très grande légende du football mondial. C’est toujours triste de voir partir un ancien camarade parce qu’on a fait partie de la même génération, on a été avec l’équipe de France et l’équipe d’Argentine, l’élite de ce renouveau du football mondial. Il y avait toujours une crainte quand on l’affrontait. Quand vous rencontrez le meilleur, il y a toujours cette crainte, parce que c’est un génie du football et il pouvait dribbler tout le monde. Il fallait faire abstraction de tout ça et être vigilant. Il fallait le prendre à deux ou trois, c’était compliqué".

Luis Fernandez, ancien joueur français qui l'a affronté en 1986, sur RMC : "C'est une légende. Je suis triste. C'est quelqu'un qui m'a marqué. Je l'ai rencontré au Parc des Princes. J'étais à son marquage, mais je n'osais pas le toucher, lui faire mal! Pour pas qu'on dise que Luis avait blessé Maradona... Je l'aimais trop. Qui n'a la pas aimé? C'était un joueur exceptionnel. C'était un match qu'on avait gagné, se souvient Manu Amoros à propos de France-Argentine au Parc des Princes en 1986. On avait Maradona en face, il nous avait fait la misère sur le terrain. Techniquement, c'est vraiment un phénomène, ses pieds étaient des mains. Après je l'ai rencontré après la Coupe du monde, à un match de bienfaisance à Los Angeles. Là aussi, il avait été phénoménal".

Avec Denis Ménétrier.

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