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Disparition de Christophe Dominici : Le monde du rugby réagit

Il était l'un des symboles du XV de France des années 2000 et l'une des légendes du Stade Français. Ce mardi, à l'âge de 48 ans, Christophe Dominici est mort brutalement. La nouvelle de sa mort a surpris autant qu'attristé le monde du rugby français et mondial, qui a grandement réagi à son décès.
Article rédigé par Denis Ménétrier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
Christophe Dominici et Vincent Clerc en 2007 à Marcoussis (- / AFP)

Vincent Clerc, coéquipier de Christophe Dominici en équipe de France, joint par téléphone : "C'est affreux, c'est horrible pour tout le monde. C'est quelqu'un avec qui j'ai partagé beaucoup de choses, qui fait partie de la famille du rugby. On était attaché à lui, et c'est dur de se dire qu'on n'a pas réussi à l'aider. C'est difficile de voir partir une personnalité comme Christophe. Il m'a apporté énormément de choses. Il m'a donné l'envie d'évoluer à ce niveau-là. Ça a été l'un des premiers petits gabarits, il a donné de l'espoir à plein de générations. Il était proche des jeunes quand ils arrivaient. C'était le bout-en-train du groupe, il était très important, mais c'était aussi un compétiteur hors norme. J'ai eu l'occasion de l'affronter par le passé et c'était dur. On sentait qu'il avait la rage de vaincre. Je retiens ce côté compétiteur, qui était hyper enrichissant. Il aimait intégrer, transmettre et déconner."

Christophe Dominici toute rage dehors avec ses coéquipiers du Stade Français lors de la finale du Top 14 2007, sous les yeux du Toulousain Vincent Clerc (DAMIEN MEYER / AFP)

Nicolas Brusque, coéquipier en équipe de France de Dominici, joint par téléphone : "Je l'ai connu avec le XV de France, mais surtout en tant qu'adversaire. C'est une très triste nouvelle, totalement inattendue. Il y a beaucoup d'émotions autour de sa disparition parce que c'est malheureusement pas ce qu'on pouvait attendre de lui. Ce n'est pas ce qu'il était. C'est complètement rocambolesque de pouvoir penser qu'il termine comme ça. Domi, c'était le petit bonhomme qui renverse des montagnes, dans toute sa splendeur et son arrogance sur le terrain. C'était quelqu'un d'important sur les pelouses et dans la vie. C'était une très grande personne. Et par son aura et sa justesse, par son savoir-être et son savoir-vivre, il était bien plus haut que beaucoup de monde. Il a marqué le rugby français. J'ai appris à le connaître en sélection et c'est quelqu'un qui savait fédérer autour de lui. Les gens le suivaient facilement."

Nicolas Brusque, penché derrière Fabien Galthié et aux côtés de Christophe Dominici (DAMIEN MEYER / AFP)

Serge Blanco, ancien président de Biarritz et de la LNR, joint par téléphone : "C'est très triste, Christophe était un être à part. Sur le terrain, c'était quelqu'un capable de bouger tout le monde, d'entraîner tout le monde dans son sillage. Il a eu une grande carrière, c'était un très grand joueur. Je suis abasourdi, triste et malheureux pour lui et les siens. Je crois que c'était un personnage hors pair et il va manquer au rugby. Il a participé à de grandes campagnes et de grands événements rugbystiques. C'était un personnage attachant, plein d'émotions et d'une grande sensibilité. Il a marqué le rugby de son empreinte à travers des rendez-vous avec le Stade Français et le XV de France et surtout de par sa personnalité. Cette personnalité qui lui a permis de gravir et de passer des obstacles que d'autres n'auraient jamais passés, grâce à son dynamisme et sa fougue, et ce malgré son petit gabarit."

Yannick Bru, ancien coéquipier de Dominici en équipe de France : "Terrible nouvelle, tous ceux qui t'ont côtoyé sont sous le choc. Tellement tourmenté mais tellement attachant, repose en paix Domi. Toutes mes condoléances à sa famille et ses amis les plus intimes."

Sylvain Marconnet, ancien coéquipier au Stade Français et en équipe de France de Dominici : "Ça fait vraiment chier de perdre un ami, de l'apprendre là. C'est tellement brutal. Ça lui ressemble quelque part, Domi c'était un homme d'excès, un super coéquipier, quelqu'un de loyal en amitié. Excessif aussi comme on les aime dans le rugby. Domi, c'était du bonheur. Je suis abattu parce que quand on perd un des nôtres, forcément ça fait mal. On a sa sensibilité, on pense à son papa, sa maman, ses filles, sa femme. Et voilà, ça fait chier de perdre brutalement un ami, si jeune. Domi, c'était un excessif. Il n'y a pas de superlatif pour le qualifier avec son physique de merde il a retourné toutes les défenses du monde. avec son cœur énorme il traversait la France pour vous rendre service. ça fait chier de le perdre à 48 ans. On est tous attristés, parce qu'en plus de 1998. (...) Dans le rugby on a besoin d'amour, et quand on aime, on est triste, et la tristesse est à la hauteur de l'amour qu'on pouvait lui témoigner."

Serge Simon, coéquipier de Dominici au Stade Français : "Effondré par la nouvelle de la mort de Domi. Le rugby français perd une étoile, le XV de France un mythe, le Stade Français une légende et beaucoup d'entre nous un ami."

Max Guazzini, ancien président du Stade Français qui a fait venir Dominici au club en 1997, au micro d'Europe 1 : "Je suis bouleversé. C'était un joueur dont j'étais très proche. Je disais toujours aux autres que c'était mon joueur préféré. J'ai la gorge nouée, je suis tellement bouleversé. Domi, c'est quelqu'un de tellement humain, tellement généreux. On a vécu de bons moments ensemble mais ces derniers temps, il n'allait pas très bien, c'est tout ce que je sais. C'est épouvantable. Il avait 48 ans, deux enfants, une femme, c'est épouvantable."

Communiqué du Stade Français, où Dominici a évolué entre 1997 et 2008 : "C'est avec une immense tristesse et un profond déchirement que le Stade Français Paris apprend la disparition de Christophe Dominici. Durant les 11 années passées sous nos couleurs, Christophe aura, grâce à son incroyable talent et sa classe, grandement contribué à écrire l'histoire du club. International à 67 reprises, ses exploits sous le maillot bleu auront ébloui des milliers de jeunes rugbymen et permis à l’Equipe de France d’écrire parmi les plus belles pages de son histoire. Géni du rugby et compagnon hors pair, il laisse un grand vide dans notre grande famille. Nos pensées vont à sa famille, sa compagne Loretta, ses filles Chiara et Mia."

Communiqué de la Fédération française de rugby, Dominici ayant été sélectionné 67 fois avec le XV de France : "C'est avec une profonde tristesse que la FFR a appris le décès de Christophe Dominici, 48 ans, ancien international du XV de France. Il aura marqué toute une génération du rugby. Avec 67 sélections en équipe de France dont trois Coupes du monde, il avait en 1999 lors de sa demi-finale face aux All Blacks, marqué le 3e essai de la rencontre. La famille du rugby a perdu brutalement aujourd'hui, une légende, un joueur et emblématique. La FFR présente toutes ses condoléances à sa famille et ses proches."

Communiqué de la Ligue nationale de rugby : "La Ligue nationale de rugby est comme tout le monde du rugby en état de choc après l’annonce du décès dramatique de Christophe Dominici. C’était un joueur d’exception qui a fait la légende des clubs dans lesquels il jouait (Rugby Club Toulonnais et Stade Français Paris) et de l’équipe de France. Son sens de la relance et ses essais d’anthologie ont participé à construire le French Flair. La Ligue Nationale de Rugby présente ses plus sincères condoléances à sa famille et tous ses proches. Un hommage sera rendu ce week-end lors des matches de Top 14 et Pro D2 à ce grand joueur qui a apporté tant de joie et de talent au rugby français. Après avoir tant donné au public et au rugby, "Domi" nous laisse aujourd’hui des bleus à l’âme."

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