Cet article date de plus de neuf ans.

Démission du chef du laboratoire antidopage russe

Le chef du laboratoire antidopage russe, au coeur du système présumé de "dopage organisé" dans l'athlétisme en Russie, Gregory Rodchenko, a démissionné de ses fonctions, après les accusations l'ont qui mis en cause, et alors que le pays organise sa défense pour éviter d'être banni des jeux Olympiques de 2016.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
Le siège du "Centre fédéral de culture physique et de sport" de Moscou, où est domicilié le laboratoire antidopage russe    (MAXIM SHIPENKOV / EPA)

Selon l'Agence mondiale antidopage (AMA)  1.417 échantillons ont été détruits en décembre 2014, à la  veille de la visite de sa commission d'enquête qui avait signalé son arrivée au directeur du laboratoire. Rodchenko a donc présenté sa démission au ministre russe des Sports Vitaly Mutki, qui l'a remplacé par une spécialiste du laboratoire, Maria Dikunets, selon les agences TASS et Interfax. "Il a décidé de démissionner pour emmener toute la négativité avec lui", a déclaré le ministre. Une façon de mettre la poussière sous le tapis.

Un rapport accablant

Cela fait suite au rapport de la commission indépendante de l'AMA qui décrit un système de contrôle du dopage corrompu de la base au sommet en Russie, où l'Etat a recours au "dopage  organisé" et où le laboratoire antidopage de Moscou, à qui l'AMA a retiré son  accréditation, falsifiait des résultats "moyennant finance". Le rapport de plus de 300 pages relate également comment le laboratoire moscovite subissait des "interférences externes": ordres verbaux du ministère  des Sports, présence constante de membres des services secrets russes...  Détruits, sabotés, étouffés, les résultats positifs n'étaient quasiment jamais  révélés à la fédération russe d'athlétisme (Araf) ou à la fédération  internationale (IAAF). Et s'ils l'étaient, les athlètes pouvaient payer l'une des deux organisations pour étouffer le scandale. Concernant l'IAAF, son ex-président Lamine Diack est justement poursuivi  par la justice française pour avoir reçu de l'argent pour cacher des pratiques  dopantes, principalement en Russie.

La démisision de Rodchenko n'est qu'une première étape dans l'opération visant à se refaire une virginité, et une façon d'écarter toute responsabilité des autorités politiques, alors qu'elles semblent avérées au vu des éléments publiés dans le rapport. Cette démission est donc un paradoxe puisque, officiellement, le Kremlin est droit dans ses bottes, affirmant que  "les accusations" de l'AMA "sont infondées" et ne sont pas "étayées par des preuves". Mais la Fédération russe d'athlétisme en revanche, a ensuite promis de "bientôt soumettre à l'IAAF un document (sur son) programme antidopage et les étapes concrètes de sa mise en oeuvre".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.