Démission du chef du laboratoire antidopage russe
Selon l'Agence mondiale antidopage (AMA) 1.417 échantillons ont été détruits en décembre 2014, à la veille de la visite de sa commission d'enquête qui avait signalé son arrivée au directeur du laboratoire. Rodchenko a donc présenté sa démission au ministre russe des Sports Vitaly Mutki, qui l'a remplacé par une spécialiste du laboratoire, Maria Dikunets, selon les agences TASS et Interfax. "Il a décidé de démissionner pour emmener toute la négativité avec lui", a déclaré le ministre. Une façon de mettre la poussière sous le tapis.
Un rapport accablant
Cela fait suite au rapport de la commission indépendante de l'AMA qui décrit un système de contrôle du dopage corrompu de la base au sommet en Russie, où l'Etat a recours au "dopage organisé" et où le laboratoire antidopage de Moscou, à qui l'AMA a retiré son accréditation, falsifiait des résultats "moyennant finance". Le rapport de plus de 300 pages relate également comment le laboratoire moscovite subissait des "interférences externes": ordres verbaux du ministère des Sports, présence constante de membres des services secrets russes... Détruits, sabotés, étouffés, les résultats positifs n'étaient quasiment jamais révélés à la fédération russe d'athlétisme (Araf) ou à la fédération internationale (IAAF). Et s'ils l'étaient, les athlètes pouvaient payer l'une des deux organisations pour étouffer le scandale. Concernant l'IAAF, son ex-président Lamine Diack est justement poursuivi par la justice française pour avoir reçu de l'argent pour cacher des pratiques dopantes, principalement en Russie.
La démisision de Rodchenko n'est qu'une première étape dans l'opération visant à se refaire une virginité, et une façon d'écarter toute responsabilité des autorités politiques, alors qu'elles semblent avérées au vu des éléments publiés dans le rapport. Cette démission est donc un paradoxe puisque, officiellement, le Kremlin est droit dans ses bottes, affirmant que "les accusations" de l'AMA "sont infondées" et ne sont pas "étayées par des preuves". Mais la Fédération russe d'athlétisme en revanche, a ensuite promis de "bientôt soumettre à l'IAAF un document (sur son) programme antidopage et les étapes concrètes de sa mise en oeuvre".
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