Décès de Mustapha Zitouni
Né à Alger en 1928, Mustapha Zitouni avait débuté sa carrière professionnelle au Stade Français au début des années 50 avant de rejoindre l'AS Cannes en 1953, puis l'AS Monaco FC l'année suivante. Considéré comme un des piliers de l'équipe, il fut également sélectionné à quatre reprises en équipe de France, mais son aventure personnelle prit une tout autre direction en 1958, quand il décida de rejoindre l'équipe nationale du FLN. Un engagement qui brisa sa carrière française et le priva de la Coupe du Monde 1958, mais qui fit de lui "une vraie légende du football algérien", précise le communiqué.
Le choix de "l'équipe du FLN"
Il gagna sa première cape en équipe de France à 30 ans lors d'un match contre la Hongrie (0-2) le 6 octobre 1957. Quelques mois plus tard, sa prestation devant Di Stefano lors d'un France-Espagne fut telle que le Real Madrid lui déroula un pont d'or pour l'engager. Mais en avril de cette année-là, peu avant de jouer avec les Bleus contre la Suisse, Zitouni abandonna donc ses ambitions sportives pour quitter Monaco de nuit et répondre à l'appel du FLN. La disparition de ce défenseur central, rugueux et athlétique, qui faisait partie des meilleurs à ce poste du football français des années 1950, remet en mémoire l'épisode de la fuite des joueurs algériens, pour former une équipe du FLN en pleine guerre d'Algérie, quatre ans avant l'indépendance du pays.
En compagnie notamment des internationaux français Mekhloufi, Ben Tifour et Brahimi, Mustapha Zitouni a porté le maillot des Fennecs "près de cent fois" dans cette sélection de l'Algérie indépendante, non reconnue par la fédération internationale de football. Au moment de sa défection qui avait suscité une vive émotion dans l'opinion publique française, ce défenseur venu tard au professionnalisme avait, selon les commentateurs de l'époque, supplanté le grand Robert Jonquet en vue de la Coupe du monde de 1958 en Suède.Il termina sa carrière de joueur en 1967 au RC Kouaba, club qu'il entraîna avant de diriger d'autres formations algériennes puis libyennes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.