Paris-Roubaix : Des conditions dantesques en perspective
Redoutée par les coureurs, attendue par les spectateurs, la pluie fait son retour dimanche sur la route de l'Enfer du Nord.
La boue attend les coureurs de Paris-Roubaix dimanche 3 octobre pour la 118e édition d'une course de légende que les spécialistes de cyclo-cross, néerlandais (Van der Poel) et belge (Van Aert), abordent avec un avantage au départ des 257,7 kilomètres.
"Ce sera une grande journée de vélo", annonce Florian Sénéchal, le premier atout du cyclisme français comblé dimanche dernier par le deuxième titre mondial de Julian Alaphilippe (absent cette fois). Une journée épique si les prévisions météo, promettant la pluie, se réalisent, en raison de la rareté de ces conditions.
Des conditions inédites depuis 20 ans
Les éditions 2001 et 2002 sont les dernières courues sous la pluie ou les averses. "La génération actuelle n'a pas connu de Paris-Roubaix mouillé, ça ne va pas être évident d'arriver en peloton sur les secteurs", explique le dernier vainqueur français (1997), Frédéric Guesdon, devenu directeur sportif de l'équipe Groupama-FDJ. Il prévoit "une course décousue, avec beaucoup de chutes".
Son patron, Marc Madiot, vainqueur à deux reprises de la "reine des classiques", pointe le risque de bordures avant les premiers pavés, à Troisvilles, aux alentours du centième kilomètre."Je m'attends à une course très rapide si le vent de dos est de la partie", analyse-t-il en désignant deux grands favoris, Wout van Aert et Mathieu van der Poel, tous deux champions du monde de cyclo-cross à plusieurs reprises.
Le danger à chaque tour de pédale
"Pour gagner, nous essayons d'aller dans le final avec le plus de coureurs possible", analyse le Belge de la Deuceuninck Quick-Step Yves Lampaert (3e en 2019), qui s'appuiera également sur Kasper Asgreen, Zdenek Stybar et le Français Florian Sénéchal. Mais, avant le Carrefour de l'Arbre (km 240), le dernier secteur coté cinq étoiles sur l'échelle des difficultés, la course se sera sans doute décantée si les prédictions des techniciens, coureurs et responsables d'équipes, se vérifient.
Le danger guette à chaque tour de pédale du côté de la Trouée d'Arenberg (Km 162) et du moins connu mais terrible secteur de Mons-en-Pévèle (Km 209). En réalité, il existe à tout moment, estime Arnaud Démare, simple outsider cette année par rapport aux candidats affirmés (Stuyven, Vanmarcke, van Baarle et le duo Sagan-Politt).
"Il y aura de l'adrénaline très tôt. Avec la pluie, on est d'autant plus stressé, elle augmente le risque, estime le Français qui relègue malgré tout les appréhensions au second plan: C'est une course qu'on aime faire, on est content de venir."
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