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Warren Barguil : “Épauler Quintana et viser des étapes”

Actuellement en stage dans les Alpes, Warren Barguil et son équipe Arkéa-Samsic ont entamé leur préparation pour la reprise de la saison le 1er août prochain. Le Morbihannais, qui va s'aligner pour la première fois sur Milan-San Remo et Paris-Roubaix, sera un des leaders de la formation bretonne sur le prochain Tour de France. Dixième du général l'année dernière, il aura cette année un certain Nairo Quintana à ses côtés.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
 

Warren, comment se passe la reprise de l’entraînement avec Arkéa-Samsic ?
Warren Barguil :
"Nous sommes actuellement en stage dans les Alpes avec une partie de l’équipe : huit coureurs parmi les onze présélectionnés pour le Tour sont ici. Les trois manquants sont les Colombiens qui ne sont pas encore là (Winner Anacona, Nairo et Dayer Quintana). Connor (Swift) est lui resté en Angleterre. On profite de faire un stage avec l’équipe, de retrouver les coéquipiers après une longue période sans les voir. Changer de coin d'entraînement, c’est aussi très agréable. Les sensations sont assez bonnes, on arrive dans une période que j’affectionne avec la chaleur. Je suis très content de retrouver le coup de pédale de montagne."

Quel est votre programme jusqu’au Tour le 29 août ?
WB :
"On finit le stage de reconnaissance dans les Alpes le 2 juillet, ensuite je rentre à la maison. Je coupe quelques jours puis je commence la tente hypoxique pendant 5-6 jours avant de partir en stage à Isola 2000 mi-juillet jusqu’au 28. Au niveau des courses, je reprends sur le Tour d’Occitanie (1-4 août), puis Milan-San Remo (8 août) avant d’enchaîner le Dauphiné (12-16 août), les Championnats de France (21-23 août) et le Tour de France (29 août-20 septembre)."

Justement, vous allez vous aligner sur Milan-San Remo pour la première fois, pour quelle raison ?
WB :
"C’est une course longue d’usure, et j’ai toujours une affection pour les classiques et monuments de mon sport. Je voulais absolument prendre part à Milan-San Remo car je pense que c’est une course qui se fait beaucoup sur l’usure avec un peu de tactique dans le final. On ne sait jamais, sur une bonne journée ça peut bien se passer pour moi même si pour l’équipe, on a d’abord un objectif avec Nacer (Bouhanni). C’est son gros objectif de l’année. Je suis un élément qui passe bien les longues distances et j’avais envie d’y aller. Si je suis là, c’est jusqu’au Poggio (la dernière difficulté à quelques kilomètres de l’arrivée, ndlr) pour suivre les attaques à ce moment-là, pas forcément durcir la course. Mon rôle sera de suivre et de profiter du marquage afin que ce soit profitable à l’équipe."

Fin octobre, vous allez également disputer un autre Monument, Paris-Roubaix...
WB :
"C’est une découverte personnelle même si je l’ai fait sur les étapes du Tour. J’avais pris mon pied ! Cette année, je voulais déjà faire les classiques pour préparer les longues distances, et ça tombe parfaitement dans le programme. L’équipe m’a dit oui directement. La course aura lieu mi-octobre (le 25, ndlr), il risque d’y avoir des conditions plus humides. L’objectif personnel c’est de terminer mon premier Paris-Roubaix et d'avoir le sourire à l’arrivée."

"C’est la tactique que l’équipe a mise en place : épauler Quintana et viser les étapes, et je la respecte complètement. Sur le papier, sur le début de saison, il est meilleur que moi."

Avec Nairo Quintana, Arkéa-Samsic a pris une autre dimension cette année. Quelle relation avez-vous avec lui ?
WB :
"Quand je ne le connaissais pas, je pensais qu’il était très renfermé. J’ai appris à le connaître et ça se passe très bien, même si on n'a pas beaucoup couru ensemble et qu’il était en Colombie au mois de janvier. Il y a une bonne ambiance dans l’équipe, et c’est toujours plus facile quand il y a des résultats. C’est très bien d’avoir Nairo dans l’équipe, j’en suis très content. Ça reste un très grand champion qui a gagné deux Grands Tours, qui a fait plusieurs podiums sur le Tour, ce n’est pas rien."

Votre rôle sur le Tour sera de l’épauler pour lé général et d’être en électron libre ?
WB :
"Oui, c’est la tactique que l’équipe a mise en place : épauler Quintana et viser les étapes, et je la respecte complètement. Sur le papier, sur le début de saison, il est meilleur que moi. Je ne suis pas quelqu’un avec un ego surdimensionné, à m’entêter à me dire qu’il n’est pas meilleur que moi. Il l’est. Le vélo, c’est un sport individuel qui se court en équipe et si avec Nairo et toute l’équipe on peut ramener le meilleur résultat à Paris, c’est le plus important."

Vous avez déjà coché certaines étapes ?
WB :
"Oui, forcément. Samedi, nous avons fait la reconnaissance à Lans-en-Vercors (16e étape, ndlr). C’est une étape idéale pour une victoire des échappés, ça peut aller au bout. C’est le genre d’étape qui me correspond bien, avec une montée finale d’environ cinq minutes vraiment “punchy”."

En 2017, vous aviez remporté deux étapes et le maillot à pois dans un rôle de franc-tireur qui semble bien vous aller…
WB :
"Si ça s’ouvre, que l’équipe me dit que c’est bon, forcément je ne réfléchirai pas à deux fois et je foncerai ! Aller chercher des étapes, c’est peut-être plus ma qualité que le général. Faire la moitié de 2017, soit une victoire, ça sera déjà bien, mais le plus important reste le résultat collectif. Cette année-là, nous avons eu un bon résultat collectif avec deux victoires pour moi et Michael (Matthews) mais nous n’avions pas oublié nos objectifs : le maillot vert pour lui, puis le maillot à pois pour moi. Cette année, pour Nairo ce sera pareil : il faudra viser la plus haute marche possible sur le Tour et pour moi chasser les victoires d’étape quand l’ouverture se fera."

Quintana vainqueur du Tour, c’est possible vu sa forme du début de saison ?
WB :
"Il n'y avait pas tout le monde à Paris-Nice mais il a vraiment montré que c’était le meilleur grimpeur du monde à ce moment précis. Le Tour, c’est tellement différent, mais c’est tout le mal que je lui souhaite, qu’il ait la même forme qu’en ce début de saisons sur les trois semaines."

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Espérez-vous conserver votre tunique tricolore lors des Championnats de France qui devraient avoir lieu chez vous dans le Morbihan ?
WB :
"C’est une motivation supplémentaire que ce soit chez moi. J’ai porté ce maillot pendant un an, ça aurait été idéal que la saison normale continue et que j’en profite encore un peu plus. A l’entraînement, c’est super mais le mieux c’est de courir avec. J’aimerais bien lever les bras avec d’ici le championnat de France car c’est un maillot tellement beau. Ça m’a vraiment relancé et j’étais très content de le porter."

Quels sont vos autres objectifs hormis le Tour ?
WB :
"Il y a le championnat du monde à Martigny (20-27 septembre), toutes les classiques qui sont juste après avec notamment le triptyque ardennais : Flèche wallonne, Liège-Bastogne-Liège et Amstel Gold Race. Je suis heureux que l’on soit pris pour les trois et j’espère que ça va bien se passer."

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