Vuelta 2023 : l'ascension éclair de Lenny Martinez, leader du Tour d'Espagne à 20 ans

Pour son premier Grand Tour, le Français s'est révélé aux yeux de tous en prenant le maillot rouge, jeudi.
Article rédigé par franceinfo: sport, Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Lenny Martinez avec le maillot de leader du Tour d'Espagne, à Alto de Javalambre, le 31 août 2023. (JOSE JORDAN / AFP)

La classe biberon a pris de la bouteille, et plus vite que prévu ! En s'emparant du maillot rouge de leader du Tour d'Espagne, jeudi 31 août, Lenny Martinez est devenu à 20 ans, le deuxième plus jeune leader de Grand Tour de l'histoire, derrière Henri Cornet sur le Tour de France 1904, et le plus jeune de l'histoire de la Vuelta. Deuxième au sommet de l'observatoire Astrofisico de Javalambre derrière Sepp Kuss, pour le compte de la sixième étape, le coureur de la Groupama-FDJ vient déjà de réaliser la plus belle performance de sa carrière. "C'est incroyable ! Vuelta déjà réussie", s'est-il ainsi satisfait à l'arrivée de l'étape.

Pourtant tombé en début d'étape, celui qui déclarait en amont de la Vuelta qu'"on ferait les comptes à la fin", ne voulait presque pas y croire. "Attends, on ne sait jamais", s'est-il ainsi exclamé à l'arrivée. Désormais leader du classement de meilleur jeune, il déléguera vendredi sa tunique à un certain Remco Evenepoel, alors que les rôles étaient inversés au départ de l'étape. Décidément une journée inoubliable, pour un coureur qui n'a pas hésité à déroger à ses habitudes de course. "C'est la première fois que je prends une échappée, j'ai bien fait", a-t-il lâché en réaction à sa performance.

Un triomphe à l'accent collectif

Pour en arriver là, il a pu compter sur un excellent travail de son équipe, "qui m'a protégé et qui a roulé toute la journée", et qui décroche un deuxième maillot de leader en Grand Tour cette saison, après le maillot rose de Bruno Armirail sur le Giro. Rudy Molard et Michael Storer se sont ainsi mis à la planche pour leur leader, au sein d'une échappée fleuve. Porteur à deux reprises de la tunique de leader sur le Tour d'Espagne, Rudy Molard n'a pas caché pas son admiration pour son "épatant" coéquipier : "Le niveau qu'il a en montage, il joue avec les meilleurs dès sa première Vuelta. Chapeau à lui."

Exténué une fois la ligne d'arrivée passée, le protégé de la formation de Marc Madiot a eu droit à des petits mots de félicitations de son allié de circonstance dans les derniers kilomètres de l'étape, Romain Bardet. "Je suis très content pour lui qu'il prenne le maillot rouge." Le leader de la DSM a tout de même noté que son compatriote devait encore s'acclimater aux codes du peloton, alors que le néophyte l'a attaqué dans les derniers hectomètres. "Je l'ai tiré tout le dernier kilomètre et de le voir me faire le sprint à 100 mètres de la ligne d'arrivée, j'ai trouvé ça bizarre. Mais je ne lui en veux pas, il a un grand futur devant lui."

Avec huit secondes d’avance sur son dauphin Sepp Kuss, dont l'équipe Jumbo-Visma a fait preuve de mansuétude en laissant filer l'échappée, le Français ne possède pas une marge immense sur la concurrence, même si, avec 1'14'' d'avance sur la quatrième place occupée par Wout Poels, il peut voir venir. Pas question pour autant de cogiter, il prend les étapes au jour le jour. "Je vais juste profiter du moment pour l'instant." Un destin à peine croyable, pour un coureur dont le directeur sportif Benoît Vaugrenard déclarait avant le départ qu'il serait "là pour apprendre".

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