Fabrice Jeandesboz, du fauteuil roulant au statut de premier Français sur la Vuelta
Une carrière de sportif est souvent faite de hauts et de bas. De belles performances, et d’amères déceptions. De moments d’allégresse, et de terribles chutes. Fabrice Jeandesboz, trente ans, a tout connu. Voilà six ans que ce Breton roule au sein du peloton professionnel, et des galères, il en a vécues. Déjà en 2013, quand il se fracture la mâchoire et le coude, sur le Tour du Portugal. Mais surtout la saison dernière, début février, lors du Grand Prix de la Marseillaise. Le coureur d’Europcar chute dans une descente : fracture au trochanter droit (haut du fémur), six semaines d’arrêt. Lors de sa course de reprise à Cholet Pays de Loire : le spécialiste des courses par étapes chute à nouveau. C'est encore le trochanter droit qui est touché.
Une quatrième fracture en neuf mois. Direction Trestel (Côtes d’Armor) et le centre de rééducation, pour cinq semaines. Il avouait alors « n’avoir jamais eu aussi mal, et la morphine ne suffisait pas à calmer la douleur ». Au programme, piscine, exercices rééducatifs, et reprise légère du vélo. « Quand tu te retrouves en fauteuil roulant, tu te poses des questions » a-t-il avoué au site letelegramme.fr, lui qui a failli arrêter le vélo à cette période.
Voir sur Twitter
Premier Français, premier surpris
Le Costarmoricain a finalement su trouver la force et la motivation de retrouver son niveau. Grand bien lui en a pris puis qu’un an plus tard, ses efforts et ces mois de rééducation paient enfin. Déjà en juin dernier, quand, sur le Rhône Alpes Isère Tour, l’ancien coureur de Sojasun s’adjuge l’étape reine et prend la deuxième place du général. Puis, il réalise deux nouveaux podiums sur la Polynormande, et la dernière étape du Tour de l’Ain. Deuxième, à nouveau. Ce mercredi, à quatre jours de l’arrivée finale à Madrid, Fabrice Jeandesboz est 13e de la Vuelta. Mais surtout, premier Français, deux places devant son coéquipier Romain Sicard. Une belle performance, qui n’est ni dûe à la chance, ni aux circonstances de course qui ont fait que de nombreux candidats au top 10 ont quitté la Vuelta.
Le coursier de Jean-René Bernaudeau, qui était spécialiste de l’effort solitaire quand il était plus jeune, s’élancera ce mercredi sur le contre-la-montre long de 38.7 kilomètres à Burgos, avec une place à défendre. Un statut auquel il n’était pas vraiment habitué, comme il l’a confié : « Je suis vraiment surpris. Au départ je pensais juste jouer une victoire d’étape ». A trente ans, Fabrice Jeandesboz est sur la voie de la renaissance. Les chutes, les semaines de rééducation, les envies d’arrêt de carrière sont désormais derrière lui. A l’horizon pointe désormais un top 15 final sur la Vuelta, et cette place si convoitée de premier Français.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.