Exclusion, chutes et au final maillot rouge : Astana a tout connu sur cette Vuelta
Sauf incident, Fabio Aru est ce dimanche soir le vainqueur de la 75e édition de la Vuelta. Le jeune coureur de 25 ans a parcouru les rues de Madrid sur un vélo spécialement conçu pour l'occasion. Mais plus qu'un simple exploit individuel, c'est bel et bien toute une équipe qui est récompensée par la victoire du Sarde.
Le Tour d’Espagne était plutôt mal embarqué pour Astana. Vincenzo Nibali, déçu par son Tour de France où il n’a pu rivaliser avec les Froome et les Movistar, est au départ. Remonté comme jamais, et bien décidé à s’emparer du maillot rouge. A ses côtés, les jeunes Landa et Aru, qui ont prouvé cette saison sur le Giro qu’il faudrait compter sur eux à l’avenir. Mais voilà, dès la deuxième étape, le requin de Messine est mis hors-course. Retardé par une chute, Nibali s’est en effet accroché à sa voiture pour pouvoir rejoindre le groupe des favoris. Une erreur grossière, qui place l’équipe kazakhe dans une bien mauvaise posture. Aru est alors promu leader de son équipe.
La chute de Paolo Tiralongo sur la deuxième étape, et son abandon le lendemain, sont également un deuxième coup dur pour la formation kazakhe. Mais le coureur de 38 ans n'a pu faire autrement que rentrer chez lui, les séquelles de la chute étant trop importantes (vingt points de suture au visage notamment).
Réduite à sept dès le troisième jour, l’équipe Astana réalise son premier coup de force lors de l’étape-reine de cette Vuelta. 11e étape, 138 kilomètres, cinq cols. Une journée dantesque, l’une des plus dures jamais organisées sur un Grand Tour, assurément. Landa et Aru confirment leur potentiel et surtout leur capacité à assumer la pression, en régnant de main de maître sur cette étape. A Landa l’étape, Aru le maillot rouge, qu’il cédera quelques jours plus tard à Joaquim Rodriguez, pour une petite seconde.
Mais ce n’est pas dans un col que le Sarde de 25 ans a construit sa victoire finale. C’est bien dans le dernier contre-la-montre, à Burgos, qu’Aru marque des points. Au programme du jour, 38,7 kilomètres, à quatre jours de l’arrivée finale à Madrid. Tom Dumoulin (Giant Alpecin) s’impose comme prévu sur le chrono, et reprend le maillot rouge à Joaquim Rodriguez (Katusha). Mais c’est bel et bien la performance d’Aru qui surprend tout le monde. Dixième de l’épreuve, alors qu’il n’est pas du tout spécialiste de l'effort solitaire, l’Italien revient à trois secondes du leader.
Le leader Tom Dumoulin fait mieux que résister. Il attaque, même. Et reprend du temps au coureur d’Astana vendredi, dans la montée vers Avila. Trois secondes seulement, mais suffisant pour laisser planer le doute. C’est là que la force collective kazakhe fait parler sa puissance. La bataille finale pour le classement général doit avoir lieu samedi, dans la dernière grosse étape de cette Vuelta, avec quatre cols à grimper.
"Ils ont tous été exceptionnels"
A 40 kilomètres de l’arrivée, Astana met en route. Fabio Aru attaque avec son coéquipier Landa. Sanchez et Zeits, qui sont présents dans l’échappée du jour, se laissent décrocher. Quatre coureurs, contre un maillot rouge, qui lui est complètement esseulé. Un chef d’œuvre collectif, pour à l’arrivée une victoire finale assurée.
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"Cette victoire est pour mon équipe, pas seulement pour moi. Mes partenaires se sont surpassés et ils ont tous été exceptionnels. Ce sont eux qui ont obtenu cette victoire, pas moi.", a avoué le jeune Fabio Aru, déjà deuxième du Giro cette saison, derrière son idole Alberto Contador. "Pendant toute la Vuelta, ils ont travaillé très dur. Nous avons débuté cette Vuelta avec des difficultés mais nous avons travaillé pour rester unis." Un travail qui paie. Sur la ligne qui sera rajoutée au palmarès de l’épreuve, on ne retiendra que le seul nom d’Aru, les livres eux, parleront d’un travail d’équipe exemplaire, et surtout d’une victoire collective.
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