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Une enquête préliminaire ouverte, Hoogerland ne pardonne pas

Au lendemain de l'accident provoqué par une voiture technique Euro Média siglée France Télévisions, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet d'Aurillac. Victime avec Juan Antonio Flecha de cet accident, le Néerlandais Johnny Hoogerland a estimé que le chauffeur "ne l'a pas fait exprès", mais qu'il "ne pardonne pas". Il a reçu 33 points de suture. Une action juridique "n'est pas notre priorité", selon le directeur sportif de son équipe Vacansoleil.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Johnny Hoogerland dans le fossé après sa terrible chute (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

"ASO m'a contacté hier soir et ils sont venus avec deux personnes de France Télévisions, ils se sont excusés. Nous avons accepté ces excuses. On a surtout parlé pour l'avenir, c'est le plus important". Comme c'est le cas depuis l'accident, les dirigeants de l'équipe Vacansoleil, et en l'occurrence le directeur sportif Hilaire van der Schueren, sont mesurés dans leurs propos. Au lendemain de l'accident qui a durement touché leur coureur Johnny Hoogerland, nécessitant 33 points de suture, ainsi que Juan Antonio Flecha (Sky), la formation rappelle que "pour le moment, on va s'occuper que Johnny monte sur le vélo et défende son maillot (à pois de meilleur grimpeur, Ndlr). C'est le plus important pour nous." Et d'ajouter: "Je pense qu'il y a trop de motards derrière le peloton. Ce n'est pas facile pour nous (directeurs sportifs) de travailler derrière le peloton. Il y a les motards de l'organisation, les motards des commissaires, des photographes, la gendarmerie.... C'est beaucoup. Ce n'est pas facile de trouver une solution mais il faut regarder. La voiture d'hier (dimanche), elle est nécessaire si quelque chose tombe en panne avec la télévision. Mais quand tu prends la décision de dépasser, il faut être convaincu (qu'il y a la place), ne pas prendre de risques." Et de confier qu'une action juridique "n'est pas notre priorité".

De son côté, le coureur a confié ses sentiments lors d'une conférence de presse tenue au cours de cette journée de repos: "C'était un accident, un terrible accident, mais il ne l'a pas fait exprès. Il a peut-être fait une erreur. Je ne pardonne pas. Il ne l'a peut-être pas fait exprès, mais il m'a fait tomber. Je suis mécontent. Toute ma vie, j'aurais les marques de cette chute. Peut-être que c'était une chance de gagner une étape sur le Tour, c'était peut-être aussi ma chance d'amener le maillot de meilleur grimpeur à Paris. Je ne le saurais jamais. Je me sentais mieux que jamais durant toute ma carrière. Maintenant, je ne sais même pas ce que je pourrais faire demain. Je me sens mieux sur mon vélo que quand je dois monter les escaliers ! Je prendrai le départ mais je ne sais  pas ce que ça donnera." Et de revenir sur la dangerosité des routes, mises en cause par certains coureurs: "J'ai fait le Giro et ils veulent nous faire descendre le Montegrossi, ça c'est dangereux. La route d'hier (dimanche) n'était pas dangereuse. Tout est très bien organisé. Bien sûr, il y a beaucoup de voitures et de motos, mais c'est aussi le troisième événement sportif au monde après les jeux Olympiques et la Coupe du monde de football. C'est normal qu'il y en ait beaucoup. Peut-être qu'il faut juste de meilleures règles. Ca ne doit pas arriver à nouveau."

La justice a débuté son travail puisque le parquet d'Aurillac a ouvert une enquête préliminaire sur cet "accident de la circulation avec des préjudices corporels", qui a été confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie d'Aurillac. Selon le procureur, Jean-Pascal Violet, elle permettra "de déterminer qui est en cause".

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