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Un coup de pied dans la "froomilière"

Pour beaucoup Christopher Froome a déjà gagné le Tour. S'il est vrai que l'Anglais a porté un coup sévère au moral de la concurrence après sa démonstration lors du chrono du Mont-Saint-Michel, ses rivaux ne sont pas encore à terre. Chacun d'entre eux a encore une carte individuelle à jouer mais le salut viendra certainement d'une coalition. Quelles ententes sont envisageables pour faire échec au roi ?
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Selon la formule consacrée, Chris Froome a, "sauf incident de course", déjà gagné l'édition 2013 de la Grande Boucle. C'est peut-être vrai tant la domination du leader de la Sky semble patente sur tous les types de terrains mais c'est tout de même faire injure à ses rivaux que de les déclarer battus alors que le Tour n'en est qu'à la moitié de son parcours. Alors quoi, on fait acte d'allégeance et on se bat pour la seconde place ? Si une certaine résignation pointe à travers les discours de quelques adversaires, la plupart d'entre eux n'accepte pas une telle fatalité. Et ils ne misent pas sur le fameux "incident de course" (chute, maladie) pour dépiécer le Maillot Jaune. Certes, la mission semble impossible si elle est le fruit d'actes isolés mais si les forces s'unissent pourquoi pas ? D'autant que, comme l'a déjà montré l'étape Saint-Girons - Bagnères de Bigorre, Froome sera peut-être de nouveau livré à lui-même sur le Ventoux ou l'Alpe d'Huez...

L'Espagne jouera-t-elle la gagne ? 

Avec Alejandro Valverde et Alberto Contador qui pointent aux 2e et 4e places du général, l'Espagne est en position de force pour tenter un putsch. Si le coureur de la Movistar est pour le moment mieux placé que celui des Saxo Bank, l'expérience parle plutôt du côté de Contador. Ce dernier semble mieux armé que Valverde pour contrarier les desseins du Britannique et on peut espérer qu'il termine le Tour dans une forme ascendante. Pour autant, le double vainqueur aura certainement besoin, à un moment ou un autre, de l'aide de son compatriote pour déstabiliser le Maillot Jaune. 

Le quatuor en or de la Movistar

S'il peut tenter une alliance nationale avec Contador, Valverde peut également jouer la carte de sa propre équipe. Avec Rui Costa qui peut jouer les détonateurs, Valverde possède un appui très intéressant. Pourquoi ne pas envoyer le Portugais en première ligne avant de s'appuyer sur Nairo Quintana, si la Movistar décide de l'utiliser en dynamiteur ? Froome, si fort soit-il, aurait peut-être du mal à répondre à une attaque en deux temps. Quintana, le petit grimpeur colombien est en effet le joker de luxe de la formation espagnole. Impressionnant dans les Pyrénnées, il devrait trouver un terrain d'expression favorable dans les hauts pourcentages alpestres. Son sens de l'offensive et ses démarrages explosifs en font un électron libre. Et surtout imprévisible. Le pire danger pour une formation Sky qui aime avant tout contrôler...

Les Bataves en embuscade

Personne n'attendait Bauke Mollema et Laurens Ten Dam aussi bien placés après une onze jours de course. Respectivement 3e et 6e au classement, les deux Néerlandais de la Belkin peuvent rêver plus grand. En associant leurs efforts, ils pourraient eux aussi troubler la sérénité "froomesque". Mais le veulent-ils vraiment ? Car attaquer le Maillot Jaune comporte des risques bien sûr. Le risque de se faire reprendre et sévèrement contrer. Dans ce cas, plus dure sera la chute au général... Tout est donc aussi une question d'ambition. Les deux Bataves se contenteront-ils d'une place d'honneur à l'arrivée ou bien en voudront-ils plus, quitte à perdre beaucoup ? 

Les francs-tireurs attendent leur heure

Sans viser la victoire finale, des coureurs peuvent encore mettre des bâtons dans les roues du vélo de Chris Froome. Ce sont même certainement les plus dangereux adversaires de l'Anglais dans la mesure où eux n'ont rien à perdre et tout à gagner. Ils peuvent surtout décanter la course et donner des idées aux rivaux directs du Britannique qui ne saurait plus où donner de la tête si l'étape devenait folle. Andy Schleck ou Cadel Evans appartiennent incontestablement à cette catégorie. Le Luxembourgeois et l'Australien, vainqueurs des éditions 2010 et 2011 auront à coeur de prouver qu'ils ont encore un rôle à jouer. De même les Français peuvent essayer de secouer le cocotier. Pierre Rolland, dont le panache n'est plus à démontrer, va certainement attaquer pour consolider son maillot à pois. Thomas Voeckler cherchera le coup d'éclat qui manque encore à son Tour 2013. Jean-Christophe Peraud fera tout pour être le premier Français au général. Et Thibaut Pinot voudra effacer son début de Tour catastrophique et remporter une étape d'envergure.

Bref, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour faire vaciller Froome. A condition de le vouloir vraiment. Pour les rivaux du leader de la Sky, l'équation est désormais simple : tenter de s'unir pour vaincre ou périr isolés. 

Vidéo: le Tour est-il joué ?

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