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Wiggins, l'heure de Paris-Roubaix ?

A 33 ans, Bradley Wiggins va disputer pour la 7e fois de sa carrière Paris-Roubaix. Trois ans après sa dernière apparition, il revient dans l'Enfer du Nord en devenant le premier vainqueur du Tour de France, depuis Greg Lemond en 1994, à disputer la Reine des Classiques. Au sein de l'équipe Sky, le Britannique fait rarement le "voyage à vide" lorsqu'il se lance un défi.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

"C'est la période la plus agréable que j'ai passée avec l'équipe dans ces deux dernières années." Bradley Wiggins ne boude pas son plaisir de se retrouver à Compiègne. Un vainqueur du Tour de France (2012) sur la Reine des Classiques, cela ne s'est plus produit depuis 1994. A l'époque, Greg Lemond servait d'équipier de luxe à Gilber Duclos-Lassalle. Cette année, le Britannique a décidé de revenir sur les pavés du Nord, sans faire trop de bruit. Ce n'est pas pour autant qu'il est sans ambition. L'ancien coureur de Marc Madiot (deux fois vainqueur) à la Française des Jeux sait où il met les pieds.

Pour jouer un rôle, le leader de l'équipe Sky a pris un peu de poids, et travaillé avec cet objectif majeur en tête. "Pour moi, cela a toujours été comme un contre-la-montre", confiait-il récemment au sujet de cette course à Cyclingweekly. Cela tombe bien, le contre-la-montre, c'est un peu (beaucoup) sa spécialité. A Londres, aux Jeux Olympiques en 2012, il a conquis l'or après avoir déjà été champion olympique de la poursuite individuelle en 2004 et 2008, sur la piste. Cet ancien spécialiste du chrono s'est mué, peu à peu, en homme fort sur tous les terrains, au point de remporter le Tour de France (2012), Paris-Nice (2012), le Critérium du Dauphiné (2011, 2012), le Tour de Romandie (2012).

Déjà très concentré

Il faut dire que Sir Wiggins profite pleinement de l'investissement majeur de Sky pour maximiser ses chances de victoires. Le sponsor met les moyens financiers, humains et d'intelligence pour mener ses troupes au sommet, sur la route comme sur la piste. S'il vient sur cet événement, ce n'est pas pour y faire de la figuration. Avec notamment Boasson-Hagen, Thomas ou Sutton pour l'épauler, il dispose d'une formation solide. "Je ne serais pas autrement surpris qu'il fasse une très belle performance", annonce Christian Prduhomme, le directeur de Paris-Roubaix. . "Si le mot outsider a un sens, c'est pour lui", ajoute-t-il. "Au Tour des Flandres, il n'était pas si loin que ça (32e à 1'43). Quand il se fixe des objectifs, en général il les atteint, on l'a vu aux JO et au Tour".

Lors de la présentation à Compiègne, à la veille du départ, Bradley Wiggins n'a pas perdu de temps, ni d'énergie. "Caché" derrière ses lunettes de soleil, au coeur de ses coéquipiers formant comme une garde rapprochée, il a fendu la foule rapidement pour atteindre le podium, avant de filer directement vers le bus de l'équipe sitôt la cérémonie achevée, sans même passer devant les médias, au contraire de toutes les autres formations. A l'opposé des favoris qui sont épiés et suivis par tous les médias, Wiggins et sa troupe ont été très discrets. Voire invisibles. Le meilleur moyen de se projeter dans la lumière, au moment où on ne les attend pas ? 

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