Pinot : "Intérieurement, c'était très fort"
Êtes-vous devenu un coureur de classiques ?
Thibaut Pinot : "Pour moi, cette période est comme une course par étapes qui commence au Tour d'Emilie (le samedi précédent) et finit en Lombardie. Et je suis toujours mieux en fin de semaine."
Avez-vous craint d'être parti de trop loin ?
TP : "J'en avais tellement envie ! J'avais les jambes qui me démangeaient. Quand j'ai vu Nibali attaquer, je me suis dit 'bingo, c'est le bon coup'. On s'est retrouvé à quatre, avec de très bons coureurs. Avec 40-50 secondes d'avance, c'était difficile pour les autres de revenir."
Comment s'est passé le match avec Nibali ?
TP : "J'ai senti qu'il était limite. Quand j'attaquais il se mettait à ma hauteur et me regardait. J'ai pensé qu'il bluffait. Il a lâché, mon intuition était la bonne."
Et la descente ?
TP : "Je ne voulais surtout pas revivre le même Lombardie que l'année passée, quand Nibali m'avait lâché dans la descente du Civiglio. Pour moi, l'arrivée était en haut, il me fallait quelques secondes, je l'avais dit avant la course. Presque tout le monde a peur d'être lâché par Nibali, il est impressionnant dans les trajectoires."
A quoi avez-vous pensé dans la dernière ligne droite ?
TP : "Je pensais à chercher mes coéquipiers, je savais qu'ils seraient là, sur la ligne ou avant. J'ai tapé dans la main de Jérémy (Roy), je crois qu'ils étaient encore plus heureux que moi. C'est le plus beau jour de ma carrière. Un sentiment extrêmement fort. Je ne l'ai peut-être pas montré beaucoup mais, intérieurement, c'était très fort."
Vous en rêviez ?
TP : "C'est une course qui me correspond tellement ! Le parcours est magnifique, on ne s'ennuie pas. Gagner ici, c'est un aboutissement. S'il avait une course à gagner pour moi, c'était la Lombardie."
Comment expliquez-vous votre attraction envers l'Italie ?
TP : "J'ai toujours eu une vraie relation avec l'Italie, depuis tout jeune déjà. C'est un pays avec beaucoup de caractère, une tradition, une langue magnifique, une gastronomie qui me plaît beaucoup. J'aime les départs et les arrivées au coeur des villes, dans les villages, même au Giro. En Lombardie, j'ai ce ressenti, cette harmonie avec le parcours, les routes, les paysages. J'aime beaucoup cette région."
Cela vous donne-t-il des idées pour Liège-Bastogne-Liège, l'autre classique des grimpeurs ?
TP : "Je ne connais pas du tout, je ne l'ai jamais courue. Je dois en être à mon septième ou huitième Tour de Lombardie (7e, NDLR), j'ai mis du temps à l'apprivoiser. Les classiques, il faut les apprendre. Peut-être Liège-Bastogne-Liège me plaira. Mais, ce qui m'a toujours fait rêver, c'est la Lombardie."
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