Le Tour des Flandres, un Monument pavé de bonnes ambitions
Ils sont l’élite du cyclisme sur route. Les cinq désirs brûlants de tous les classicmen de la planète. Ils jalonnent la saison de mars à octobre, ont tous leurs caractéristiques spécifiques mais ont tous la même valeur : ce sont des Monuments.
Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris- Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et enfin le Tour de Lombardie. Deux en Italie, deux en Belgique, un en France. Tous les plus grands en ont gagné un, mais ils ne sont que trois à les avoir tous remportés : Roger De Vlaeminck, Rik Van Looy et Eddy Merckx.
Merckx, le géant
En remporter un tient déjà de l’exploit pour la grande majorité des carrières. Parmi ceux qui ont choisi de ne pas être des coureurs visant le général des Grands Tours, il devient l'ambition, souvent l’objectif, parfois l’obsession. Tous lorgnent dessus, se préparent parfois uniquement pour ça, anticipent leurs pics de forme pour être au zénith lors du Monument voulu.
Les trois Belges sus-cités ont à ce titre des allures de visionnaires, et leur total donne des vertiges : 8 victoires au total pour Van Looy, 11 pour de Vlaeminck et surtout 19 Merckx, le seul à avoir remporté au moins deux fois chaque Monument !
Toutes ces joutes ont leur caractéristique qui en fait des courses uniques : Milan-San Remo (23 mars cette année) est le premier Monument et la course d’un jour la plus longue du calendrier cycliste (298 km). Le Tour des Flandres (7 avril), avec son Koppenberg son vieux Quaremont sacrent un costaud capable de dompter les monts pavés. Paris-Roubaix (14 avril), la Reine des Classiques, avec sa Trouée d’Arenberg et son arrivée sur le Vélodrome est sans doute la plus atypique. Liège-Bastogne-Liège (28 avril), la Doyenne, est le plus ancien Monument, initié en 1892. Enfin le Tour de Lombardie (12 octobre), espacé de presque six mois du précédent Monument, est le point d’orgue de la fin de saison.
Alaphilippe, l’héritier
En 2019, Julian Alaphilippe a perpétué une récente tradition française, presque un renouveau sur le cyclisme mondial. Il s’est adjugé Milan-San Remo le 23 mars dernier, devenant le 13e Français à remporter la “Classicissima”, mais surtout le troisième à remporter un Monument en l’espace de trois ans après les victoires d’Arnaud Démare sur “MSR” - déjà - en 2016 et celle de Thibaut Pinot sur le Tour de Lombardie en octobre dernier.
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Des victoires audacieuses qui symbolisent autant une résurrection tricolore sur les Monuments qu’un fossé avec les plus grandes nations, Belgique et Italie. Avant la victoire de Démare sur la via Roma, le palmarès des cinq Monuments était vierge d’un Français depuis 1997 avec Frédéric Guesdon (sur Paris-Roubaix) et Laurent Jalabert (sur la Lombardie). Dix-neuf ans qui ont vu notamment un certain Philippe Gilbert devenir le plus proche des trois titans des Monuments.
Gilbert, le chasseur
Avec trois Monuments sur cinq (Tour de Lombardie 2009 et 2010, Liège-Bastogne-Liège 2011, Tour des Flandres 2017), Gilbert est désormais le seul coureur du peloton avec cette bagatelle. Après sa victoire sur le Ronde en 2017, il avait eu le déclic de chasser les deux derniers et avait lancé son “Strive for Five”, la chasse aux deux restants.
Avant de rétropédaler sans pour autant lâcher son objectif. "Nous avons décidé de ne plus utiliser ce terme. Mais l’idée persiste. Je sais que c’est compliqué. Il y a une chance que ça arrive, et beaucoup que ça n’arrive jamais. Mais c’est toujours ma motivation.”, ambitionnait-il à Cyclingnews début janvier. S’il venait à s’imposer dimanche, Arnaud Démare en glanerait lui un deuxième, rejoignant Vincenzo Nibali, Peter Sagan, Niki Terpstra, Alexander Kristoff, Dan Martin et John Degenkolb parmi les seuls double vainqueurs de Monuments en activité.
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