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Cyclisme / Dopage : un an de prison avec sursis requis contre Rémy Di Grégorio

Un an de prison avec sursis et une interdiction définitive d'exercer la profession de coureur cycliste professionnel ont été requis lundi contre Rémy Di Grégorio 32 ans, jugé pour avoir détenu, en 2012, du matériel permettant de se doper.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

"Au début les accusations étaient graves mais, je n'ai jamais franchi la ligne, dans ce dossier il n'y a pas eu de produits dopants", a assuré devant le tribunal correctionnel de Marseille Rémy Di Grégorio. Alors membre de l'équipe Cofidis, le coureur français avait été interpellé sur le Tour de France le 10 juillet 2012 à Bourg-en-Bresse, lors d'une journée de repos. Depuis une année, les enquêteurs l'avaient placé sur écoute. Ses contacts avec un sulfureux coureur espagnol, avec son médecin - un naturopathe marseillais - et avec sa compagne laissaient transparaître selon l'accusation une volonté de recourir au dopage et à des méthodes d'ozonothérapie, une technique d'autotransfusion avec réinjection du sang enrichi à l'ozone.

"Pas un coureur vertueux". Franck Lagier, procureur en charge du pôle santé publique du tribunal de Marseille

Avant le Tour 2012, le coureur avait commandé sur un site internet 100 microperfuseurs à ailettes, 80 seringues de 20 ml et acquis, dans une pharmacie marseillaise, un flacon de 500 mg de glucose. Selon Franck Lagier, le procureur en charge du pôle santé publique du tribunal de Marseille, le glucose permet de masquer d'éventuelles prises de produits dopants.

A quatre reprises, Rémy Di Gregorio avait consulté un naturopathe marseillais - décédé en 2016 - qui, avant de se rétracter, avait reconnu avoir pratiqué des injections d'ozone mais aussi une auto-transfusion sanguine. Selon M. Lagier, Rémy Di Grégorio "n'est pas un coureur vertueux animé par une volonté de gagner des courses à la loyale et il a mis à mal l'éthique sportive de ce monument qu'est le Tour de France". Partie civile, la fédération française de cyclisme a réclamé un euro symbolique de dommages et intérêts, son avocat Me Paul Mauriac estimant que le prévenu s'était "lui-même gâché".

Récidiviste en 2018

Rémy Di Grégorio a raconté au tribunal sa subite dégringolade. En 2012, fort de belles victoires, il était un coureur prometteur au salaire de 14.000 euros par mois: "Cette affaire m'a sali, m'a écarté du milieu, ça m'a dévalué. Ma valeur marchande est à zéro".

En mars 2018, membre de l'équipe Delko-Marseille Provence-KTM, il a été suspendu provisoirement par l'union cycliste internationale après un contrôle positif à l'EPO durant Paris-Nice. A la barre, il a contesté s'être dopé. Une enquête préliminaire est en cours, selon le procureur.

Estimant que le dossier s'était considérablement dégonflé et "après six années de déshonneur",  ses défenseurs Me Dominique Mattéi et Fabienne Bendayan-Chetrit ont sollicité sa relaxe. Le jugement sera rendu le 2 juillet.
 

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