Tour de France : Comment les viaducs peuvent dynamiter la 10e étape
"Un grand pont, c’est comme un secteur pavé. Ça peut tout changer sur une course", prévient Yoann Offredo, du haut de ses treize années de cycliste professionnel. Et le jeune retraité a raison de souligner l’importance sportive de ces infrastructures qui jalonnent le parcours. Car au-delà des belles images promises ce mardi entre l’île d’Oléron et l’île de Ré, les coureurs eux-mêmes vont s’attarder sur les quatre grands ponts ou viaducs traversés. "Sans aucun doute, les directeurs sportifs ont dû insister dessus lors du briefing de ce matin, ce seront les passages clés de la journée", affirme Offredo.
L’art de faire le pont
Mais alors, pourquoi un pont peut-il devenir aussi important sur la route du Tour ? Déjà, il faut bien avoir en tête qu’on ne parle pas ici de tous les ponts, mais bien de ceux qui, à l’image des quatre du jour, sortent de l’ordinaire par leur taille, leur longueur et donc leur dénivelé. "On l’oublie souvent, mais un pont, ça grimpe. Ce sont des endroits stratégiques. Certes, ce ne sont pas des cols, mais ça peut vite être de vrais murs propices à des puncheurs et ça peut faire très mal aux jambes", témoigne Offredo. Parmi eux, celui de reliant l’île de Ré au continent, que le peloton empruntera à moins de 16 km de l’arrivée, pourrait être décisif.
"Il y aura quatre ponts : le viaduc d’Oléron, le pont de la Seudre, le pont de Rochefort et le pont de l’île de Ré, proche de l'arrivée. Les ponts sont exposés au vent, plus encore que les routes côtières. Conséquence : une équipe bien organisée peut en profiter pour attaquer et faire un vrai écart", prévient Yoann Offredo. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le départ réel de l’étape sera donné sur le viaduc d’Oléron, quelques kilomètres avant le viaduc de la Seudre. "Il faudra faire attention dès le premier pont, qui va dessiner l’échappée. Quant au dernier avant l’île de Ré, on sera alors en pleine tension à l’approche de l’arrivée. En plus d’offrir des images magnifiques, il va y avoir beaucoup de sport", assure Offredo.
A l’approche de ces difficultés du jour, le peloton sera sur les nerfs, d’autant que le vent aura peut-être déjà causé des bordures. Et si ce n’est pas le cas, les ponts le feront. "L’idéal pour les sprinteurs et favoris, ce sera d’être le plus proche de la tête du peloton, pour éviter les bordures. Ça va jouer des coudes, ça va frotter et ça peut entraîner des chutes. La seule solution : c'est d'être devant, mais tout le monde ne peut pas y être", prévoit Offredo qui poursuit : "C’est un stress différent des étapes de montagne. Avant la montagne, la plupart des sprinteurs sont tendus. Là, ce seront les grimpeurs et favoris qui vont faire attention". Briefés par leurs staffs techniques le matin, les favoris seront donc particulièrement attentifs au moment de franchir ces viaducs, seules difficultés dans cette journée sans cols mais le long de la côte, comme le rappelle Yoann Offredo : "Le bord de mer en vélo toujours, c’est toujours un stress".
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