Tour de France : Ce qu'il faut retenir de la deuxième semaine
• La France perd espoir
Sale semaine pour les cyclistes français engagés sur la route du Tour de France. En sept jours, la France a dit au revoir à tous ses espoirs de victoire sur les Champs-Elysées. Des espoirs qui étaient pourtant nombreux après la première semaine de course : Thibaut Pinot, Romain Bardet, Guillaume Martin ou encore Julian Alaphilippe. Mais en sept jours, les choses ont changé. D’abord pour Thibaut Pinot, lâché dans le port de Balès lors de la 8e étape, victime de sa chute lors de la première étape à Nice. "Je n'ai pas pris 1km de plaisir depuis le départ. Je fais avec les moyens du bord…", confiait dimanche le franc-comtois, désormais 31e au général à 1h24 du leader Roglic.
De son côté, Romain Bardet a lui abandonné la course vendredi après l’arrivée au Puy Mary. Victime d’une commotion cérébrale lors d’une lourde chute, le coureur d’AG2R La Mondiale était 4e du général avant sa chute. Le même jour, Guillaume Martin a craqué et quitté le top 10. Depuis, le leader de la Cofidis accuse le coup et semble à bout, comme lors de l’arrivée au Grand Colombier, pendant laquelle il a été lâché par les favoris. Julian Alaphilippe, lui, a tenté plusieurs fois d’aller chercher une victoire d’étape, sans jamais surprendre ses adversaires. Bref : sale semaine pour les Bleus. Seul rayon de soleil : Benoît Cosnefroy, toujours maillot à pois.
• La Slovénie au sommet
A l’inverse des Français, tout va bien pour la Slovénie sur ce Tour de France. En tout cas pour les deux têtes d’affiches du cyclisme slovène : Tadej Pogacar (UAE Emirates) et Primoz Roglic (Jumbo-Visma). Vainqueur de la 4e étape à Orcières-Merlette, Primoz Roglic n’a pas remis cela en deuxième semaine, mais il a conforté jour après jour son maillot jaune, tout en écartant plusieurs rivaux, notamment lors de l’arrivée au sommet du Grand Colombier.
De son côté, Tadej Pogacar s’est emparé du maillot blanc de meilleur jeune avant de s’offrir une deuxième étape sur ces mêmes pentes du Grand Colombier. Par la même occasion, le jeune Slovène s’est imposé comme le principal rival de Roglic, à 40 secondes au général. Autrement dit : dimanche prochain, le maillot jaune sera très certainement slovène. Mais sur les épaules de qui ?
• Sagan - Bennett, géants verts
Plus encore que la lutte pour le maillot jaune, c’est celle pour le maillot vert qui a animé la semaine. Pour la première fois depuis qu’il en a fait sa propriété exclusive en 2012 (en 2017, il avait été exclu du Tour), Peter Sagan souffre en effet cette année. Moins flamboyant au sprint, le Slovaque tente par tous les moyens de reprendre sa tunique, portée pour le moment par Sam Bennett (Deceuninck-Quick Step). Alors, Sagan et son équipe (Bora-Hansgrohe) profitent des étapes escarpées pour écarter Bennett, comme entre Clermont-Ferrand et Lyon vendredi. Mais l’Irlandais est tenace, et la lutte intense entre les deux hommes. Finalement, ce sont les Alpes qui pourraient déterminer le meilleur sprinteur. Paradoxal.
• La Sunweb rayonnante
Ce n’est ni la plus connue, ni la plus fringante, mais aucun doute : la Sunweb est l'une des équipes les plus offensives sur ce Tour de France 2020. Forte de plusieurs cordes à son arc et d’autant de cartes à exploiter selon le profil des étapes, l’équipe allemande a remporté deux étapes en deuxième semaine. C’est d’abord Marc Hirschi qui a brillamment levé les bras à l’arrivée à Sarran, en solitaire. Deux jours plus tard, après trois attaques dans le final via trois coureurs différents, la Sunweb a remis cela, cette fois par Søren Kragh Andersen, sorti au bon moment dans le final lyonnais. Deux victoires en trois jours, et un Tour déjà réussi pour la Sunweb, étincelante.
• Ineos, la fin de l’empire
Après deux semaines de course, Egan Bernal est 13e du classement général, à plus de 8 minutes du leader Primoz Roglic. Pire encore : il est le coureur le mieux classé de l’écurie britannique, qui a remporté 7 des 8 derniers Tour de France. Mais Ineos ne gagnera pas cette année, vu le gouffre entre Bernal et ses concurrents, traduit par son retard au général. Un gouffre que ne pourra pas combler Richard Carapaz. Le vainqueur du dernier Giro n’assume pas encore ce statut sur la Grande Boucle. Quant à Pavel Sivakov, lieutenant désigné, il paye ses chutes lors de la première étape à Nice. Bref, rien ne va chez Ineos-Grenadiers, au bord de l’implosion.
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