Tour de France : B&B Hôtels-Vital Concept enfin dans le grand bain
Peut-on survivre longtemps sans participer au Tour de France ? C’était sans doute l’année ou jamais pour B&B Hôtels-Vital Concept qui évolue en Continentale pro, la deuxième division mondiale du cyclisme. Boudée deux fois par ASO depuis son entrée dans le peloton en 2018, la formation de Jérôme Pineau a finalement obtenu son précieux sésame en début d’année. « Le Tour est la vitrine de notre sport, il fait partie du patrimoine national et mondial, c’est lui qui berce nos mois de juillet et nous offre l’opportunité d’entrer dans les foyers chaque été », expliquait le manager en janvier, des étoiles dans les yeux. Il a failli en pleurer quand la Covid s’est mise à décimer tous les gros évènements du sport mondial. « Pas le Tour. Pas maintenant. », s’est-il sûrement dit.
« On n’a pas décidé de s’empêcher de rêver sur ce Tour »
Replacé à la fin de l’été dans un calendrier ultra-concentré entre août et octobre, le Tour a finalement conservé sa place hégémonique dans la saison, et B&B Hôtels-Vital Concept sa place dans la vitrine aux côtés des ténors du World Tour. Avoir une chance de briller, c’est tout ce que les « Men in Glaz » demandaient. Ils l’auront dès le premier jour. "Bien évidemment il y aura de l’émotion, reconnaît Pineau, à l’abri du virus dans son hôtel mais bientôt coupé de ses coureurs (il a choisi de sortir de la bulle course pendant le Tour, ndlr). Bien évidemment ce sera particulier, surtout dans ces conditions là. Il peut se passer de très belles choses dès demain (samedi) si ça tourne dans le bon sens. On a chez nous un des 7-8 favoris pour la victoire d’étape. Et le vainqueur endossera le maillot jaune. On n’a pas décidé de s’empêcher de rêver sur ce Tour."
Coquard première ?
Ce rêve jaune porte un nom : Bryan Coquard. Le sprinteur de poche fait son grand retour sur la Grande Boucle après trois éditions de disette. "C’est quand on ne fait pas le Tour de France qu’on se rend compte combien c’est important, explique-t-il sans regretter son choix de signer avec Pineau. C’était un gros vide dans ma carrière de ne plus faire le Tour." Jamais loin du gros lot (il a terminé deux fois deuxième d’une étape), Coquard sera l’une des cartes maîtresses de la formation bretonne. Sa capacité à passer les reliefs en fait un prétendant sérieux lors des arrivées en peloton morcelé. La première étape à Nice pourrait être celle-là avec un maillot jaune inédit en guise de cadeau bonus. "Il y a au moins six étapes dont celle de Nice samedi qui peuvent finir au sprint, détaille-t-il. Le maillot jaune, je ne l’ai pas en tête. Bien sûr ça fait rêver mais rien qu’une étape ça fait rêver. Je suis passé proche à deux reprises et je ne veux pas me mettre une pression en plus. A Nice ce sera une occasion. Il y en aura jusqu’au dernier jour sur les Champs-Elysées."
« Il n’y a rien de plus dur que de ne pas exister sur le Tour »
Déjà vainqueur de deux étapes sur le Tour, le grimpeur Pierre Rolland n’est plus là pour se montrer. Faire partie des équipes invitées ne signifie pas qu’il faut animer les échappées et laisser les victoires aux autres. Cette étiquette a trop souvent collé aux formations comme la Wanty ou Cofidis. Il est maintenant temps de lever les bras, comme les autres. "C’est une magnifique épreuve mais il n’y a rien de plus dur que de ne pas exister sur le Tour. On a de quoi jouer sur tous les terrains, assure Rolland. Il faudra être précis quand on sera à l’avant et ne pas courir sur tout ce qui bouge. Il ne faut pas courir pour montrer le maillot mais courir pour gagner." Une stratégie que Coquard avait parfaitement appliquée lors de la reprise sur la Route d’Occitanie avant d’échouer aux championnats de France, battu par un Arnaud Démare étincelant. Samedi, le sprinteur de Groupama-FDJ jouera la victoire sur le ...Tour Poitou-Charentes. La voie est libre pour que Coquard ouvre son compteur et celui de son équipe.
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