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Tour de France 2019 : orage de grêle, coulées de boue : la météo met la Grande Boucle à l'arrêt

La 19e étape du Tour de France 2019 entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes a été interrompue ce vendredi avant l'ascension finale vers la station alpine. En cause, un orage de grêle impressionnant qui a rendu la route impraticable pour les coureurs. Les images captées par les caméras de France Télévisions ainsi que les vidéos postées sur les réseaux sociaux de la part des équipes du peloton sont saisissantes. La météo a tronqué la bagarre attendue entre les leaders.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

C'est une première dans l'histoire de la Grande Boucle. Un de ces moments hors du temps qui va venir nourrir la légende du Tour. Ce vendredi, la 19e étape qui reliait Saint-Jean-de-Maurienne à Tignes n'a pas pu aller à son terme en raison d'un violent orage de grêle qui s'est abattu à quelques kilomètres de l'arrivée. Un épisode météo capricieux qui a scellé le destin des acteurs du peloton, en même temps qu'il a fait beaucoup de déçus sur le bord des routes. 

Une interruption sans précédent dans l'histoire du Tour

Même plusieurs heures après l'annonce de l'interruption de l'étape par le directeur de course Christian Prudhomme, difficile de comprendre ce qu'il s'est vraiment joué dans la descente du col de l'Iseran, à 27 kilomètres de l'arrivée. Alors qu'Egan Bernal passait en tête dans cette avant-dernière ascension et fonçait vers le maillot jaune - Julian Alaphilippe ayant marqué le coup après les attaques du team INEOS - des premières rumeurs font état d'un épisode de grêle très important une quinzaine de kilomètres plus bas. Des photos et vidéos publiées sur les réseaux sociaux par différentes équipes comme la Wanty-Gobert se répandent et viennent apporter le doute. Quelques minutes plus tard, l'étape est officiellement arrêtée.

Moment de flottement, colère puis résignation : les coureurs sont passés par toutes les émotions

Plusieurs secondes de flottement se font sentir du côté des coureurs. Bernal, accompagné par Simon Yates, poursuit son effort de longues secondes, visiblement pas mis au courant par son équipe dans l'oreillette. Un peu plus haut, les poursuivants Thomas, Kruijswijk, Landa ou Buchmann prennent, eux, connaissance de la nouvelle et se relèvent. Encore quelques mètres plus haut, Alaphilippe, lancé à toute vitesse dans la descente, ne peut masquer un geste de frustration.

Le Français estimait peut-être pouvoir revenir sur le groupe du Gallois avant la montée vers Tignes. Il n'en sera rien. Les commissaires décident de geler les temps au sommet du col de l'Iseran, de ne pas déclarer de vainqueur d'étape et de lever le verrou des hors-délais. Au soir de cette 19e étape, le coureur tricolore de la Deceuninck Quick-Step est 2e du classement général, à 45 secondes du Colombien et devance de 18 secondes le dernier vainqueur du Tour.

Tour à tour, les coureurs s'arrêtent dans la commune de Val d'Isère, dans la vallée de l'ascension vers Tignes. Les équipes sont totalement désorganisées. Impossible de faire monter tous les hommes dans les voitures. les bus sont rapatriés en urgence. Certains montrent leur énervement comme Simon Yates, d'autres font la moue à l'image de Geraint Thomas, en pleine discussion avec Christian Prudhomme. Mais la décision - prise rapidement au regard des circonstances - fait vite sens. 

"C'est bien pour la sécurité des athlètes", explique Nicolas Portal, le directeur sportif du team Ineos. "On était dans le show, on voulait taper un grand coup aujourd'hui. Les gars étaient motivés ce matin. L'idéal aurait été que la course ne s'arrête pas pour prendre encore plus de temps dans la dernière montée. La course n'est pas bouleversée. On aurait aimé faire la dernière montée mais c'est comme ça. ASO a fait un très bon boulot. Il va falloir se concentrer sur demain. On a le maillot, ça a été dur de faire décrocher Julian de la roue." Même son de cloche du côté de Marc Madiot (Groupama-FDJ) : "La météo fait partie de la course. La sécurité est la première des priorités. C'était la bonne décision d'annuler l'étape. Imaginez on laisse l'étape et un coureur plonge dans un ravin et finit à l'hôpital."

Au terme d'une journée dantesque marquée par l'abandon de Thibaut Pinot, cet épisode climatique sans précédent vient définitivement inscrire cette journée du 26 juillet 2019 dans l'histoire de la plus grande course cycliste au monde. Pour le meilleur et pour le pire.

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