Tour de France 2019 : Julien Pinot : "En théorie, le chrono ne désavantage pas Thibaut"
Avant d'entrer dans le dur du Tour de France 2019, Thibaut Pinot compte 2'33 de retard sur le maillot jaune Julian Alaphilippe et surtout 1'21 sur Geraint Thomas, tenant du titre et premier des favoris au classement général. La situation du Français est frustrante. Alors qu'il avait pris de l'avance sur tous ses concurrents à Saint-Etienne, il est désormais devancé par huit leaders au général, suite à un coup de bordure mal géré. Si les écarts ne sont pas immuables et si la montagne n'a pas encore vraiment commencé, Pinot peut (et devrait) perdre encore du temps sur le contre-la-montre individuel prévu à Pau ce vendredi.
Gagner le match contre les autres grimpeurs
Régulièrement ciblé avec Romain Bardet pour leurs résultats en berne dans l'exercice chronométré, le Franc-Comtois a montré des signes de progrès depuis le début de la saison. Pour rappel, il a changé de posture cet hiver. "Il n'arrivait pas à développer sa puissance depuis deux ans, alors qu'il avait été champion de France dans cette position en 2016. Mais le corps vieillit, il faut s'adapter. On a trouvé un nouveau modèle de selle, qu'on a un peu bougée pour gagner en confort. On a trouvé un bon compromis", explique Julien Pinot, frère et entraîneur de Thibaut. Plus fort que Jakob Fuglsang et Adam Yates sur Tirreno-Adriatico (21e place), le coureur de la Groupama-FDJ a décroché une satisfaisante 12e place à Roanne sur le Critérium du Dauphiné, devant Nairo Quintana et Dan Martin, mais derrière les autres favoris.
"La rébellion, c'est pour la montagne"
Thibaut Pinot va mieux en chrono, mais cela n'en fait pas une terreur sur l'exercice. A Pau, sauf accident, il perdra encore du temps sur Geraint Thomas et Egan Bernal. Il faudra limiter la casse, mais pas que. "Le parcours est exigeant, mais en théorie, il ne désavantage pas Thibaut (Pinot). Le chrono du Dauphiné lui avait bien plu. Là, c'est un peu plus roulant, mais pour les grimpeurs c'est mieux qu'un tracé tout plat", analyse Julien Pinot. Pour lui, l'objectif est de "reprendre du temps aux autres purs grimpeurs". Les cibles sont désignées : Quintana, Fuglsang, Uran, Buchmann et A. Yates. Mais pour concrétiser cela, pas question de céder à la colère. "La rébellion, c'est pour la montagne", rigole Julien Pinot. Dans la peau de l'entraîneur, il évoque deux maîtres-mots : "contrôle" et "gestion".
D'un point de vue technique et mécanique, la Groupama-FDJ pourra compter sur un nouveau cintre, "sur mesure", "plus aérodynamique" et "intéressant dans les faux plats et les parties montantes". Le matériel reste globalement le même depuis ces deux dernières années. Une petite pointe de sel a été ajoutée avec l'arrivée conjointe de Stefan Küng et de son mécanicien Jurgen Landrie de la BMC. "Il nous apporte son expertise. Il est pointilleux et il agit dans les petits détails", raconte Julien Pinot. Reste à savoir si les petits détails feront des grosses différences.
Propos recueillis par notre envoyé spécial Thierry Tazé-Bernard.
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