Cet article date de plus de quatre ans.

Tour de France 2019 : Groupama-FDJ, un genou à terre et un collectif vers le haut

Malgré l'échec de Thibaut Pinot, contraint à l'abandon lors de la 19e étape, les Groupama-FDJ termineront le Tour de France avec des certitudes et une assise collective qui n'a jamais été aussi forte.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Bien sûr il restera ce vendredi 26 juillet. Cette douleur immense qui a emporté la cuisse de Thibaut Pinot, les rêves de victoire finale à Paris et le château de carte que Groupama-FDJ avait patiemment construit au fil des mois. Depuis janvier, l’investissement était d’un niveau jamais atteint jusqu’ici par les troupes de Marc Madiot. « L’équipe a eu la volonté de mettre en place des choses nouvelles, explique Philippe Mauduit, directeur sportif et lui aussi pièce importante dans ce nouveau puzzle. Il y a eu un investissement financier, matériel et humain. » L’humain, ce facteur X qui rend tout possible quand il est mis dans les meilleures conditions et qui, revers de la médaille, est une incroyable machine à broyer ses propres rêves. Dans la lessiveuse du Tour, seul les collectifs bien huilés échappent au bouillon. Catalyseur de performance, celui de Groupama-FDJ était armé pour en découdre autour de son leader. « Tu sens quand la mayonnaise prend, il y a des signaux qui ne trompent pas, reprend Mauduit. J’étais serein en arrivant sur ce Tour. »

Un collectif en mission

Le contre-la-montre par équipes dans Bruxelles, 2e étape du Tour, n’a fait que renforcer la dynamique des tricolores. Avec une 8e place du chrono et 12 secondes rendues à Ineos, le contrat était largement rempli. « Cela a permis de confirmer qu’on ne s’était pas trompé dans nos choix, de valider le travail des entraîneurs et du pôle performance. » Et malgré le mauvais coup de bordure subi à l’approche d’Albi, personne n’a baissé la tête. Les secondes grappillées plus tôt dans le Tour à la Planche des Belles filles et à Saint-Etienne avaient libéré les têtes. « Tu donnes le moral à toute ton équipe quand tu vois que ton leader assume pleinement. Ça éteint toutes les interrogations. » La montée en puissance de l’équipe, et son apogée, se situe dans les Pyrénées. La victoire de Pinot au Tourmalet évidemment et surtout la démonstration collective dans le Prat d’Albis

Apogée dans les Pyrénées

Dans la plaine et au pied de l’ascension, les Groupama ont pris la course en main. « Le matin dans le bus j’ai dit aux gars : on va tenter un truc. Faut l’essayer dix fois pour que ça marche une fois mais on ne sait pas si ça va marcher à la première, à la sixième ou à la dixième. L’ambition des DS, c’est d’établir un plan qui marche sur la route. Quelquefois on tire des plans sur la comète et il y a des équipes qui ont des plans qui font déjouer les nôtres. Quand tu as les clés, que tu ouvres les bonnes portes et que tu touches le Graal c’est que du bonheur. » Pinot s’était senti pousser des ailes. Elles devaient le porter jusqu’aux Champs-Elysées. La descente n’en fût que plus brutale. Une perte sèche que le collectif français tentera d’utiliser pour se renforcer dans le futur. La reconquête a déjà commencé. « On a souffert humainement, dans nos chairs, dans nos têtes mais ce matin (hier à Val Thorens) les mecs étaient prêts à repartir au combat même s’il n’y avait pas d’espoir de faire quelque chose de grand, ils se sont battus jusqu’au bout. »

Avec Thierry Tazé-Bernard

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.