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Tour de France 2019: Groupama-FDJ, l'exaltation d'une victoire collective attendue

Au terme d'une prestation collective aboutie qui a permis à Thibaut Pinot de remporter la 14e étape du Tour de France, la formation Groupama-FDJ a frappé un grand coup. Une performance en forme de réponse au temps perdu lors d'une bordure voici cinq jours. Le leader de l'équipe avait donné rendez-vous ; il était à l'heure.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Dans le bus de l’équipe Groupama-FDJ, un petit cri, le bruit d’un élément frappé avec force. 4.5km plus haut, Thibaut Pinot vient de s’imposer au sommet du Tourmalet. Et Marc Madiot, le manageur de l’équipe, a explosé comme il sait si bien le faire, là-haut, au sommet, devant un écran placé dans une camionnette. "Allez mon grand, allez mon grand, t’es grand, t’es très grand", hurle le manageur avant d’exploser de joie et de partir en courant vers son protégé qui vient de couper la ligne d’arrivée.

Plus bas, dix minutes plus tard, c’est la sérénité. Thierry Bricaud, l’un des directeurs sportifs, arrive le premier, sourire tranquille, avec David Gaudu à ses côtés, bien emmitouflé. Le lieutenant de Thibaut Pinot, qui a mené un train d’enfer pendant une grande partie de l’ascension, est aux anges. Il tombe dans les bras d’un autre directeur sportif, Philippe Mauduit. L’étreinte est forte. "Je me sentais vraiment très bien dans le Tourmalet", raconte le jeune coureur. "On n’a pas eu trop à se parler. Il m’a canalisé un peu parce que je voulais mettre en route plus tôt. Il m’a dit d’attendre, d’attendre, et à un moment, il m’a fait un signe de la tête." Et c’était parti. "Thibaut a des jambes de feu, il a la gnac."

A leur arrivée, chacun a la banane, malgré la souffrance endurée dans cette ascension. Chacun a droit à ses félicitations. "Elle est à toi", lance Mauduit à William Bonnet, qui a assuré le tempo dans la plaine pour ne pas laisser l’échappé s’envoler. "Il a aussi un morceau de cette victoire. Tout seul, il a contrôlé le peloton." Ce succès est celui d’un homme en grande forme, et d’un collectif. Stefan Kung, candidat à la victoire du contre-la-montre de Pau la veille mais victime d’une chute, a retrouvé le sourire. "On ne va rien lâcher", sourit-il. "On va tout faire pour lui."

Parole donnée le soir d'une déception, parole tenue pour un exploit

Ce rendez-vous du Tourmalet, Thibaut Pinot l’avait pris cinq jours avant. Devant ses troupes, après le coup de bordure qui lui avait fait perdre 1’40, le leader avait annoncé, presque en forme de serment qu'il serait là, devant, ce samedi. "Le soir de la bordure, on avait fait un débriefing", raconte Gaudu. "Tout le monde était très déçu et Thibaut nous avait dit : ‘De toute façon, samedi, on roule pour la victoire d’étape.’ Toute l’équipe l’avait déjà dans un coin de la tête.

Philippe Mauduit confirme : "Toute l’équipe était remontée pour ça", même s’il aurait préféré que cela ne se sache pas avant : "On ne voulait pas l’annoncer mais il y a eu des petites fuites", rigole-t-il. "La caisse de résonance est tellement importante que même quand on a de petits secrets entre nous, des fois ils s’échappent." C'est Thibaut Pinot qui s'est échappé aujourd'hui. "Ce matin, on s'était mis d'accord sur ce qu'on avait envie de faire et comment on voulait le faire. On a eu de la chance que cela se passe comme on l'avait prévu." La réussite qui accompagne les futurs lauréats ?

De nos envoyés spéciaux
Xavier Richard

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