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Tour de France 2018 : Sagan, au bout du calvaire

Arrivé avec 38 minutes de retard sur Primoz Roglic, vainqueur du jour, Peter Sagan a vécu une journée cataclysmique entre Lourdes et Laruns vendredi, lors de la 19e étape. Pas encore véritablement remis de sa chute mercredi, le maillot vert du Tour a eu toutes les peines du monde à rallier l'arrivée dans les délais. Mais il en a sans doute terminé et va pouvoir savourer sa sixième tunique verte dimanche.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Jusqu'ici, Peter Sagan c'était la lumière du Tour 2018, présent sur tous les terrains, triple vainqueur d'étape, et un coureur toujours aussi offensif et agréable. 

Ce vendredi, la lumière s'est presque éteinte. Victime d'une chute mercredi dans la descente vers Saint Lary Soulan , le Slovaque avait rallié l'arrivée de la 17e étape avec le maillot déchiré. Vivant mais abîmé.

Jeudi, lors d'une 18e étape taillée pour ses qualités, Sagan n'a pas existé dans le final pour sprinteurs. La douleur se faisait déjà présente. A la veille d'une étape dantesque, la coureur de Bora-Hansgrohe s'est préservé.

"C'était une étape douloureuse...  mais ce sera encore pire demain. Je ne peux pas me plaindre, puisque je suis toujours là. Maintenant, le gros objectif, c'est de terminer à Paris. Je n'ai peur de rien mais je sais que je vais souffrir.", anticipait-il à l'arrivée à Pau.

En perdition dès le départ

Il avait raison. Avec 4 cols dont deux hors-catégorie, cette 19e étape qui a souri à Primoz Roglic, s'annonçait comme la dernière épreuve avant Paris pour les sprinteurs.

Elle l'a été. En perdition dès le col d'Aspin (1e cat.), le maillot vert du Tour a su que cette journée allait être longue. Entouré de ses deux lieutenants et amis Daniel Oss et Maciej Bodnar, Sagan été au bout de lui-même.

"L'étape tout entière a été difficile pour moi. Ma pire journée depuis dix ans sur un vélo ! Je pense que  vous  avez pu voir à la télé à quel point j'ai souffert. Si j'avais été sur une classique, j'aurais abandonné.", racontait-il dans un souffle de soulagement à l'arrivée.

Un calvaire qui aura duré plus de 6 heures pour l'antépénultième coureur de l'étape (mais toujours devant Lawson Craddock), mais qui avait des airs d'éternité face aux quatre ascensions du jour.

Il y est pourtant parvenu. Au prix d'un dernier effort, le quintuple maillot vert du Tour a rallié Laruns avec 38 minutes de retard. Désormais, la souffrance est derrière lui.

"Je pense que ça aurait été différent si je n'avais pas eu le maillot vert sur les épaules. Mais là, il n'y avait aucune chance que je ne sois pas à l'arrivée. Terminer cette étape, c'est plus qu'une victoire pour moi."

Avec un chrono et une étape de plat avant le podium final, Sagan en a terminé avec les galères. Lui qui va égaler Erik Zabel dimanche avec six maillots verts, n'a rien lâché pour ramener ce vert qui lui va si bien. Désormais, place à la célébration.

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