Tour de France 2018 - Philippe Mauduit : "Roubaix ? Une étape imprévisible"
Que vous inspire ce mini"Paris-Roubaix"sur le Tour de France ?
Philippe Mauduit : « C’est compliqué pour tous les leaders qui jouent le classement général. Il y a des coureurs pour qui la journée se passera comme elle se passera. Il y en a d’autres pour qui l’objectif N°1 est de gagner une étape, notamment tous ceux qui font les classiques flandriennes. Donc on va avoir trois courses dans la course et il ne faudra pas se tromper de groupe. »
Chez UAE Team Emirates, vous jouez sur deux tableaux avec Dan Martin et Alexander Kristoff
PM : « Avec Kristoff et Martin, on va être obligé de faire des choix. J’espère que tout se passera bien pour que ces choix nous apporteront du bonheur. Dans ce genre d’étape, il y a toujours un plan A, un plan B et un plan C. Parce qu’on est là pour gagner. Si on peut remporter l’étape et garder une possibilité de jouer le classement général, on ne va pas se gêner. Mais si on est amené à faire des choix, forcément ça sera douloureux pour quelqu’un. Le but en finalité est de faire un beau Tour de France. »
La victoire de Dan Martin à Mûr-de-Bretagne c'est le point positif de votre première semaine
PM : « Oui, Elle a apporté de la sérénité, de la joie et beaucoup de choses positives dans la manière d’aborder les étapes. »
Malheureusement, il a chuté hier. Une chute qui va laisser des traces.
PM : « Il est plumé de la tête aux pieds. Il a le dos lacéré. C'est jamais dans les plans. On garde toujours dans un coin de ses pensées que c'est arrivé aux autres et ça arrive à tout le monde. C'était pas le bon jour et la bonne manière car c'était vraiment une chute importante. Ca fait partie de notre sport. Les conséquences on les connaît. Quand la chute est lourde, je pense que je n'ai pas besoin de faire de dessin... »
Quelle équipe va être la plus exposée demain sur les pavés ?
PM : « On part tous à égalité au départ de cette étape car tout le monde l’a repérée. Ce sont les circonstances qui vont décider. Il y aura une chute dans le premier secteur, une autre dans le deuxième, dans le troisième. Il faudra essayer de les éviter, de minimiser les dégâts pour rallier l’arrivée dans les meilleures conditions. On peut prévoir beaucoup de choses et anticiper mais ce qui se passera sur la route, personne ne le sait. »
Ça va être la « guerre » des pavés ?
PM : « Surtout sur les 3-4 premiers secteurs. Après, les groupes seront formés et ça ira jusqu’au bout comme ça. »
Vous voyez quelle type d’arrivée ?
PM : « Le niveau du peloton pour une étape comme celle-là est plutôt hétérogène. Il y a un tiers qui a déjà participé à Paris-Roubaix. Un tiers qui n’a jamais mis une roue sur des pavés. Et un dernier tiers constitué des leaders et de leurs proches serviteurs qui ont repéré une ou deux fois le parcours mais qui ne sont pas au niveau des coureurs des Flandres et qui ne vont pas prendre l’étape relax. Ça rend la course vraiment imprévisible. Le scénario est illisible. Un mec va-t-il arriver seul comme la dernière fois, est-ce que ce sera en petit comité ? »
Ce genre d’étape, c’est une bonne chose pour l’intérêt du Tour ?
PM : « C’est bien pour le public. C’est bien pour le Tour car quelqu’un aura du temps à reprendre dans la montagne. J’espère juste qu’on ne sera pas de ceux-là ! »
De notre envoyé spécial
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