Tour de France 2018 - La Sky unie sous la pression
Ce matin, au départ de Bourg-d'Oisans, il y avait tout pour faire monter la tension. Un paddock (lieu de rassemblement des équipes) très étroit avec des spectateurs très proches, une deuxième victoire consécutive de Geraint Thomas en jaune mais conspué par une partie du public de l'Alpe-d'Huez la veille, sans oublier la tentative d'agression dans l'ascension sur Christopher Froome, 2e du général. Rivalité interne sur fond de défiance d'une partie du public ? Pas question. Chez la Sky, on veut respirer la sérénité.
Deux fers au feu
Nicolas Portal, le directeur sportif français de la formation britannique, passe les messages avec sa disponibilité habituelle: "La situation actuelle est parfaite", dit-il au sujet de ses deux leaders. "Nous avons deux gars très forts. Ce n’est pas encore le moment de dire qu’on protège 'G' (Geraint, Ndlr) ou Froomie." Dave Brailsford, le manageur de l'équipe, ne fait plus que des passages discrets, lui qui était omniprésent auparavant. Pointé du doigt par un rapport gouvernemental britannique, ses sorties médiatiques n'ont pas toujours plu.
La sécurité reste en arrière plan. Le quadruple vainqueur de la Grande Boucle a-t-il attendu que les barrières bloquent les spectateurs pour attaquer dans l'Alpe ? "Je ne peux pas me permettre de faire un briefing sportif en disant qu’il faut attaquer à 500m car tout le reste de l’étape, c’est trop dangereux", balaie Portal. "Là, ça devient ridicule. Je ne conçois pas le coaching, la préparation mentale comme ça. Ils doivent être libres et on laisse faire la sécurité d’ASO." Un positionnement repris quelques minutes après par Froome: "Ici, pendant la course, la sécurité de tous les coureurs est assurée par les organisateurs. Quand quelqu'un touche ou pousse un coureur, ce n'est pas correct."
Soutien et défiance
Pour rester au sommet de la Grande Boucle, la Sky fait bloc. Pour se rendre sur le podium du départ à la traditionnelle signature, les 8 coureurs sont pratiquement partis en même temps. Comme à son habitude, Chris Froome s'est élancé, flanqué de son garde du corps qui l'accompagne partout cette année sur le Tour. Applaudi par les supporters, souvent anglo-saxons, qui se massent autour du bus. Mais hué par une partie du public tout au long de son cheminement sans qu'on sache vraiment s'il s'agit d'une réaction de conviction ou un simple effet de mode. C'est le quotidien de la Sky qui, malgré les appels au respect comme celui de Romain Bardet ce matin, doit faire avec.
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