Tour de France 2018 - Bilan des Français: Alaphilippe et Latour au sommet, Bardet et Barguil en retrait
Le constat général : Un bon cru, inférieur à 2017
Sur le plan comptable, le peloton français a fait moins bien en 2018 qu’en 2017 : 3 victoires d’étapes (Alaphilippe deux fois, Démare) contre 5 l’an dernier (Barguil deux fois, Bardet, Calméjane, Démare), personne sur le podium sur lequel avait pris place en 2017 Romain Bardet. En plus de lui, deux autres Français avaient fini dans le Top 15 : Barguil, 10e, Vuillermoz 13e. En 2018, ils ne sont plus que deux : Bardet 6e et Latour 13e. En revanche, l’équipe AG2R-La Mondiale, 2e au classement des équipes, ne finit que 7e, et 1re formation tricolore. Mais avec le maillot à pois (Alaphilippe) et le maillot blanc (Latour), c’est mieux (seul Barguil à pois voici un an).
L’énorme satisfaction : Julian Alaphilippe (Quick-Step)
A 26 ans, pour son deuxième Tour de France, Julian Alaphilippe a frappé fort. Attendu dans les étapes pour puncheur en Bretagne, le Français n’a pas eu les jambes. Mais dans les Alpes comme dans les Pyrénées, il s’est montré sous son meilleur jour. A l’offensive, celui que certains comparent à Richard Virenque ramène un superbe maillot à pois sur les Champs-Elysées. Avec deux victoires d’étapes à la clé, au Grand-Bornand et Bagnères-de-Luchon, sans oublier sa 2e place à Mende. Le vainqueur de la Flèche-Wallonne 2018 a marqué de son empreinte cette Grande Boucle. Le panache en plus.
Le soulagement : Arnaud Démare (Groupama-FDJ)
Pendant toute la première semaine de course, les jours se suivaient et se ressemblaient pour Arnaud Démare. Mauvaise organisation, parti de trop loin, victime de problèmes techniques, le sprinteur de Groupama-FDJ a tout connu. Sauf la victoire. Au courage, il a franchi Alpes et Pyrénées, se sauvant plus d’une fois du hors délai, pour finalement lever les bras sur la ligne à Pau. Son premier succès sur un sprint massif dans la Grande Boucle. Son deuxième en deux années. Un vrai soulagement pour son équipe, qui avait tout misé sur lui après le forfait de Thibaut Pinot.
Le grand espoir : Pierre Latour (AG2R-La Mondiale)
24 ans, et des espoirs immenses placés en lui. Double champion de France du contre-la-montre, Pierre Latour a souvent accompagné les meilleurs dans les ascensions. Equipier majeur de Romain Bardet suite aux abandons de Vuillermoz, Gallopin et Domont, il a tenu le choc face à un autre équipier de luxe, Egan Bernal (Sky). Maillot blanc du meilleur jeune sur le dos, il devance ainsi le Colombien et deux autres Français : Guillaume Martin (Wanty) et David Gaudu (Cofidis). Trois Français dans les quatre premiers de ce classement, cela n’était plus arrivé depuis 2015. A l’époque, Bardet, Barguil et Pinot avaient fait 2e, 3e, 4e derrière Nairo Quintana. Tel est l’horizon qui s’offre au natif de la Drôme.
Les grandes offensives : Direct Energie, Fortuneo-Samsic
De la première à la dernière journée, les équipes Direct Energie et Fortuneo-Samsic ont tout tenté pour « claquer » l’étape. En vain. A l’offensive, les hommes Jean-René Bernaudeau et d'Emmanuel Hubert se sont mis en valeur. Ils n’ont pas été récompensés. Le dernier Tour de Sylvain Chavanel, son 18e, a été un joli feu d’artifice. Les formations AG2R et Cofidis ont également tenté leur chance, sans parvenir à décrocher la timbale.
Les déceptions : Romain Bardet et Warren Barguil
Ils étaient venus pour jouer les premiers rôles. Romain Bardet, 2e en 2016 et 3e en 2017, et Warren Barguil, vainqueur de deux étapes en 2017 et maillot à pois sur les Champs, n’ont pas atteint leurs objectifs. Les deux hommes ont eu beau tenter leur chance, notamment dans les massifs alpins et pyrénéens, les circonstances de la course ne leur ont pas souri. Pas de podium pour le leader d’AG2R, pas de victoire d’étape pour l’un comme pour l’autre. Mais leur combativité ne s’est jamais démentie.
De notre envoyé spécial
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