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Tour de France 2017 : Marcel Kittel met tout le monde d’accord

Le bulldozer allemand Marcel Kittel continue de faire ses courses sur le Tour de France. Le peloton ne peut que s’incliner devant la puissance du colosse de la Quick-Step.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Déjà cinq étapes dans sa musette et comme une impression que ce n’est pas encore terminé. Depuis le grand départ de Düsseldorf, personne n’est en mesure de se frotter à Marcel Kittel sur les sprints massifs. A la photo finish ou avec trois vélos d’avance, à la fin c’est lui qui lève les bras. Si ça veut bien sourire jusqu'au bout, il peut même terminer avec huit victoires au compteur sur une seule édition comme Pelissier (1930), Merckx (1970 et 1974) et Maertens (1976). « Je ne sais pas s’il est imbattable mais pour le moment il met tout le monde d’accord », savoure son patron Patrick Lefévère, manager de l’équipe, Quick-Step. A Bergerac et à Pau, l’Allemand était en démonstration. Sans rival comme en témoigne son relâchement avant de franchir la ligne. « Il a gagné une étape avec six millimètres de différence mais à Bergerac c’était six mètres, reprend Lefévère. C’était un sprint en force avec 1 ou 2% en montée et les derniers 100m étaient plats. Il est tout simplement au-dessus des autres en ce moment. »

"Pour le battre, il doit merder quelque part"

Dans son sillage, on ne peut que constater les dégâts et attendre une erreur. « Je ne sais pas comment il faut faire pour le battre, se demande John Degenkolb, 2e à Bergerac. Je suppose qu’il faut multiplier les sprints à l’entraînement, je n’en sais rien. Il est surtout super talentueux et en ce moment, personne ne peut le battre en un contre un. » Le fatalisme a frappé nombre de ses collègues du sprint. Pour le battre, il faut compter sur des circonstances favorables. « Le sprint est tellement particulier, tellement technique, explique Philippe Mauduit de Bahreïn-Merida. Tu lances un dixième de seconde trop tôt ou trop tard, tu es dedans ou tu n’y es pas. » Son seul accroc, c’était à Vittel dans ce final houleux qui a emporté Cavendish et Sagan. Gêné par une chute au moment de son lancement, il a cédé l’étape à Arnaud Démare et cela n’enlève rien les mérites du Picard, l’autre homme en forme de la première partie du Tour. « Pour qu’on puisse le battre, il doit merder quelque part… », résume sans délicatesse Alexander Kristoff, le finisseur de la Katusha.

Chronoman et sprinteur

Qu’a-t-il donc de plus que les autres ? Pour Lefévère, Kittel est avant tout un coureur hors norme. « C’est un super athlète, explique-t-il. Il fait 1m88 pour 88 kg. Et n’oublions pas que chez les juniors, il a été deux fois champion du monde du contre-la-montre donc il a le moteur d’un « chronoman » avec les muscles d’un sprinteur. » Le célèbre manager belge en a vu passer des sprinteurs. Son poulain est à classer dans les costauds. « Je n’aime pas comparer les époques. J’ai travaillé avec Mario Cipollini, qui était un grand sprinteur, avec Tom Steels qui pouvait se catapulter dans les derniers dix mètres pour gagner. Il y a aussi eu Cavendish dans ce style là. Mais Kittel et Boonen sont des sprinteurs de force. » Des puissants et des « winners ». Au soir de la 12e étape du Tour, la Quick-Step en est à 42 victoires cette saison. Un razzia « qui me coûte de l’argent mais je paye avec des sourires », s’amuse Lefévère. Et en ce moment, ça rigole bien.

Par notre envoyé spécial :

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