Tour de France 2017 : Jérôme Pineau aura son équipe pro en 2018, Coquard attendu
Le cyclisme français a le vent dans le dos pendant ce mois de juillet. Quatre victoires d’étape sur le Tour et en coulisses l’annonce de la création d’une nouvelle équipe en 2018. Le bruit courait depuis plusieurs jours autour des bus et des voitures de directeurs sportifs. Dimanche, il alimentait toutes les conversations au départ de la 15e étape à Laissac-Séverac l’Eglise. Avec curiosité chez les uns et inquiétudes chez les autres. Car qui dit nouvelle équipe, dit forcément recrutement d’un staff et de coureurs. Alors que la période des transferts ne s’ouvrira que le 1er août prochain, l’avenir de certains membres du peloton va pointer vers la Bretagne. Les contours de l’équipe ont commencé à se dessiner cet hiver lors d’une rencontre entre Patrice Etienne, patron de Vital Concept, la société de matériel agricole dont les désaccords avec l’équipe de Fortuneo d’Emmanuel Hubert devenaient nombreux, et le Nantais Jérome Pineau.
Une équipe de top niveau
L’ancien coureur du clan Bernaudeau (Bonjour, Brioches La Boulangère, Bouygues Telecom) puis en exil chez Quick Step, Omega Pharma-Quick Step et IAM avec son copain Sylvain Chavanel, cherchait à basculer de l’autre côté du bus deux ans après son retrait du peloton. « Je n‘avais qu’une idée en tête : monter une équipe, ma propre structure. J’ai bien pensé tout cela, bien ficelé mon projet. J’ai mis en place des idées nouvelles et j’ai eu la chance d’avoir des portes qui se sont ouvertes. » Il sera le manager de l’équipe avec le soutien financier de Vital Concept et d’autres partenaires dont le nom sera révélé plus tard. Le projet, dont le budget avoisinerait les 10 millions. est ambitieux et s’inscrit d’ores et déjà dans la durée. Entre trois et cinq ans avec l’objectif d’intégrer le top niveau à moyen terme. « Aujourd’hui, elle est continental pro avec des coureurs capables de nous faire accéder aux plus belles courses du calendrier. L’objectif n’est pas le World Tour mais simplement d’être au top niveau car on ne sait pas ce que sera le World Tour en 2020. On ne veut pas être invité mais accéder aux plus belles courses sans trembler l’hiver au moment de l’annonce des invitations. Le reste suivra si on est bon. »
"Des idées fraîches"
"Des idées fraîches"
Futur diplômé du Centre de Droit et de l’Economie du Sport, Jérôme Pineau se veut un manager nouvelle génération tout en puisant dans ses expériences auprès des managers qu’il a côtoyé comme Patrick Lefévère, l’emblématique patron de l’équipe Quick Step. « On va d’abord mettre en place notre système autour de la jeunesse et de la formation. Un système économique différent. On a aussi une idée un peu différente de l’accompagnement du partenaire. On sera une équipe pour gagner des courses mais il n’y aura pas que cela. On veut que nos coureurs soient les plus performants mais aussi nos premiers commerciaux, des vrais représentants de la marque. » Motivé par la gestion humaine d’une équipe, d’un staff, Pineau va découvrir une autre facette du cyclisme. « Je suis jeune, je descends du vélo. J’ai des idées un peu plus fraîches, reprend-t-il. Je vais faire des erreurs mais il faut tenter. Parler de vélo, mettre en place des stratégies, recruter des bons coureurs, trouver des bons outils, je sais faire. Gérer une entreprise, je vais apprendre. » Il s’appuiera notamment sur les cinq actionnaires, tous issu du monde de l’entreprise, qui l’accompagnent.
Bryan Coquard tête d'affiche
Jeune retraité du peloton, Jérôme Pineau est resté proche de nombreux coureurs. Au moment de nouer des contacts, ça aide. « La force de notre projet, c’est aussi que les coureurs répondent favorablement parce que c’est moi. » Reste à couper le cordon. « J’aurai de la proximité avec les coureurs mais il faudra que j’enlève mon cuissard », explique-t-il. L’équipe sera à forte coloration tricolore mais pas seulement. Aucun nom n’est officiellement annoncé mais Bryan Coquard devrait faire partie de l’aventure. « On doit recruter des coureurs qui nous feront inviter au Tour de France. Bryan Coquard est un coureur libre et qui gagne des courses. On doit gagner des courses pour d’ores et déjà plaire et séduire. Il nous intéresse et on lui a fait une proposition. » Très proche de Jérome Pineau, le sprinteur de Direct Energie aurait donné son accord et permis au projet d’avancer. Brouillé avec Jean-René Bernaudeau, le « Coq » devrait trouver en Bretagne un environnement à sa convenance. D’autres noms comme Amaël Moinard, Julien Morice ou Alessandro De Marchi circulent également. Et un grand coureur français, en vue sur le Tour, serait lui aussi sur les tablettes. « Maintenant, c’est à moi de jouer, à moi d’être bon », conclut Pineau. Sur le papier, c’est déjà un joli, coup.
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