Tour de France 2019 : Thibaut Pinot a répondu présent
"L’échéance mentale était aujourd’hui car il jouait à domicile avec beaucoup de sollicitations. C’est un moment fondateur." Marc Madiot n’y va pas par quatre chemins pour qualifier la performance de son leader Thibaut Pinot, 5e au sommet de la Planche des belles filles dans le sillage de Geraint Thomas. Cette journée sous une forte pression populaire et médiatique avait tout d’une planche pourrie. Un toboggan savonneux avec en point de mire la première grande lessiveuse de ce Tour de France. Ce soir, le rêve d’un podium à Paris reste entier quand celui de Romain Bardet a pris un nouveau plomb. La capitale est encore loin alors c’était plutôt les "Champs-Melisey" pour Pinot, là où il s’entraîne le plus souvent et où il s’est découvert un avenir sur deux roue.
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Un Pinot nouveau
Un Pinot nouveau qui était tout heureux d’avoir subi un contrôle antidopage mercredi soir plutôt que d’être réveillé en sursaut ce matin sur les coups de 6h00. "Quand je me suis levé ce matin, j’ai vu qu’il n’y avait pas de soleil, j’étais content", nous confiait-il avant le départ. On imagine que ce ne sont pas seulement les vidéos que son compère David Gaudu lui montre dans le bus qui le détendent. "Il a pris de la maturité, reconnait sa maman, présente dans le final de la Planche. Ce qui lui est arrivé sur le Giro l’an dernier, ça a été une épreuve et il en a tiré les conséquences. Je le sens plus serein et nous avec."
Le stress a été vite évacué. Un plan savamment calculé où il n’a jamais été question de se lancer à corps perdu dans la victoire d’étape. "Il ne fallait pas se tromper d’objectif, explique Pinot. Ne pas s’enflammer parce que c’était la Planche. Le Tour est encore long." Le Franc-Comtois a choisi l’amorce des trois derniers kilomètres pour lancer son offensive avec Gaudu en locomotive. "Thibaut m’a demandé d’accélérer à 3 kilomètres de l’arrivée, raconte le grimpeur de poche de Groupama-FDJ. J’avais un peu mal aux cannes mais je me suis dit 'c‘est pas grave on y va'. Il y avait énormément de monde dans le premier mur et j’avais les frissons. J’avais envie de donner, donner et encore donner."
"J'ai répondu présent"
Lancé aux trousses de Landa, Pinot a bien secoué le cocotier. Malgré un petit coup de moins bien dans le mur final, il n’a rendu que deux secondes à Geraint Thomas, premier des favoris. Tous les autres étaient derrière à, au mieux tirer la langue, au pire rendre une poignée de secondes. "J’avais peur de ne pas répondre présent car tout le monde m’attendait, lâchait Pinot soulagé après son numéro. Je suis quand même content de ma journée même s’il n’y a pas la victoire d’étape. Je garde mon objectif d’être pas loin du podium. Les sensations sont là, c’est le principal."
Un coup psychologique pour Groupama-FDJ
Dans le clan tricolore, c’est encore un signe positif après l’excellent contre-la-montre par équipes de Bruxelles. "Nous aussi on avait besoin de se rassurer, abonde Yvon Madiot, l’un des directeurs sportifs. On est jamais sûr tant qu’il n’y a pas une grosse difficulté." La démonstration a été convaincante et Marc Madiot, le manager espère que Pinot et son équipe auront marqué des points et les esprits. "Au-delà de l’écart, on voulait montrer psychologiquement qu’on était compétitif, assène le boss. Longtemps on a décrié les équipes françaises qui n’étaient pas performante dans les contre-la-montre par équipe, on voulait s’affirmer dans ce domaine. C’était important aussi de rouler à l’avant de la course avec des coureurs sérieux et appliqués. On n’est pas dans l’euphorie mais dans le contrôle. Il faut être bien pendant trois semaines, un peu meilleur que les autres si possible."
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