Témoignage du miraculé du 11e jour, sorti indemne par des pompiers français
Rue du Centre, à deux pas de la cathédrale de Port-au-Prince.
_ Dans "un paysage de fin du monde", confie Sébastien Paour, l’un des envoyés spéciaux de France Info en Haïti, un homme a donc été retrouvé indemne. Onze jours après le terrible séisme qui a ravagé Haïti.
Ce jeune homme de 24 ans se trouvait à près de deux mètres sous le niveau du sol, dans les décombres de l’hôtel Napoli et d’un supermarché voisin. Il a donc pu avoir accès à des vivres, avant d’être localisé par des secouristes de la Sécurité civile.
Les pompiers ont d’abord creusé un trou dans les amas de tôle et de gravats, pour lui faire passer de l’eau. Puis ils ont réussi à passer une civière étroite sur laquelle ce véritable miraculé a été remonté à la surface. Assoiffé, mais en bonne santé, il a été placé sous perfusion et transporté vers un centre de soin.
Incinérés en pleine rue
Vingt-quatre heures auparavant, les autorités haïtiennes avaient pourtant officiellement proclamé la fin de la phase de recherche de survivants. Mais cela ne signifie pas que les opérations de recherche ont été stoppées : 62 équipes étrangères de secouristes sont toujours présentes à Port-au-Prince, où quelque 133 personnes ont pu être sorties vivantes des décombres depuis le 12 janvier.
Les efforts vont à présent se concentrer sur l’hébergement et les soins médicaux à apporter aux sinistrés.
L’ONU s’inquiète en particulier du nombre d’Haïtiens qui restent sans abri, alors qu’approche la saison des pluies et des ouragans, l’autre fléau d’Haïti. Dans la seule région de Port-au-Prince, les Nations unies estiment que plus de 600.000 personnes sont à la rue, et que le séisme pourrait avoir fait jusqu’à 200.000 morts.
Le gouvernement haïtien a pour l’heure confirmé la disparition d’un peu plus de 111.000 de ses ressortissants, mais ce bilan ne prend pas en compte les corps enterrés par les familles. Nombre de victimes ont en effet été enterrées dans l’anonymat, dans des fosses communes. Certains corps ont même été incinérés en pleine rue.
Gilles Halais, avec agences
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