Tour de France 2017 : Romain Bardet voulait tout faire péter
Au départ, le plan était d’attaquer dans le bas du Galibier. Avec encore deux Sky autour de Froome, l’entreprise était trop osée. Vincent Lavenu, le manager de l’équipe AG2R-La Mondiale a ramené son coureur à la raison jusqu'à 4 kilomètres du sommet. Après, ce fût un vrai feu d’artifice. Seul à secouer le groupe des favoris, Romain Bardet a multiplié les tentatives. « A chaque fois sur mes attaques, j’ai essayé de donner le meilleur, explique le deuxième ex aequo du général. L’élastique n’était pas loin de lâcher plusieurs fois. »
Bardet à l'attaque
Tout ça pour rien ? Pas tout à fait. Dès la première mèche, Fabio Aru coinçait. Le champion d’Italie recollait plusieurs fois avant de céder définitivement avant la descente vers Serre Chevalier. « Ca reste une bonne opération car Aru a perdu une quarantaine de secondes aujourd’hui », analysait Lavenu après l'étape. « C’est un coureur phare qui a perdu un petit peu de temps mais rien n’est encore fait. »
Bardet visait plus gros bonnet qu’Aru mais ne mangeait pas son chapeau. « L’idée c’était d’attaquer pour gagner. J’ai donné tout ce que j’avais jusqu’à la ligne et je n’ai aucun regret. Avec 25 km de faux plat descendant vent de face, je savais très bien que ce serait difficile de reprendre du temps à Froome qui était bien entouré. On va se contenter de cela pour aujourd’hui. » Le plus malheureux était presque son coéquipier Mathias Frank, échappé du matin, qui devait l’épauler dans le final. « Il me manque cinq secondes pour rester avec eux, raconte le Suisse. Il y a eu une cassure et je me suis retrouvé avec certains de nos adversaires. »
Uran les a bien eu
Seul hic du jour, les bonifications prises par Rigoberto Uran et Chris Froome à Serre Chevalier. Un mauvais coup du Colombien qui n’a fait que suivre les roues de Bardet et Froome avant de les régler au sprint pour la deuxième place et les 6 secondes qui vont avec. « Ils le savaient tous », pestait Lavenu lucide. « Elles (les bonifications) sont très importantes car il y a peu d’écart. Il faut les prendre à chaque fois. »
Cela pourrait encore être le cas demain dans une ascension qu’on espère à sensations jusqu’au sommet du col de l’Izoard, arrivée d’étape pour la première fois. Le podium du Tour s’y jouera en grande partie demain. « C’est un haut lieu du Tour, reprend Bardet. Je m’attèle à bien récupérer pour être au moins aussi fort qu’aujourd’hui. » Dans l’équipe, on veut y croire jusqu’au bout. « Il nous reste une chance demain, assure Frank. Il faut prendre des risques. » Là-dessus, aucun doute, Romain Bardet sera encore au rendez-vous.
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