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Radio France remet d'aplomb les ondes haïtiennes

"{Se vwa pa'w, se zorèy pa'w}" ("{C'est ta voix, c'est ton oreille"} ). Depuis lundi soir, à Port-au-Prince, on peut réentendre le slogan en créole de Minustah FM, la radio de la mission de l'Onu, remise en service par une équipe de Radio France et TDF. _ Les techniciens ont réparé son émetteur principal en quelques heures et apporté leur aide à plusieurs autres stations haïtiennes. C'était une urgence parmi les autres : remettre d'aplomb ce média vital pour informer les sinistrés, les assister et contrer les rumeurs.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Radio France © France Info)

Sur Minustah FM, c'est antenne ouverte, depuis lundi soir. "Ouverte à toute personne qui a quelque chose à apporter à Haïti", explique le directeur du service d'information de la Minustah, David Wimhurst. Dans ce contexte de crise, "il est important, dit-il, de communiquer", pour aider les sinistrés à localiser les distributions d'eau, de nourriture, l'aide médicale.

Depuis lundi, 17 heures et le tout premier flash d'infos de la chaîne après le séisme, Minustah FM dialogue donc avec ses auditeurs, les met en contact pour rechercher ou donner des nouvelles des disparus et leur délivre adresses et conseils pratiques, grâce aux réparations de l'équipe dépêchée en urgence par Radio France et TDF, et avec l'aide de 25 journalistes recrutés en renfort.

Mais, l'antenne onusienne n'est qu'une radio parmi une centaine. Les techniciens français sont donc allés en visiter d'autres dans la capitale, pour évaluer les dégâts et mesurer leurs besoins. Déjà, de n'importe quel poste de fortune, on peut écouter à Port-au-Prince Signal FM, la seule station privée qui a réussi à poursuivre ses programmes immédiatement après le tremblement de terre. On capte également par intermittence Caraïbes FM, l’antenne haïtienne de Radio France Internationale (RFI) et quelques radios locales qui ont repris leurs émissions, sur un bout de table en plein air, faute de studios encore praticables.

Car, c'est l'atout majeur de ce média, en situation de crise. La radio a besoin de peu pour fonctionner : a minima, un émetteur et un micro. À défaut, certaines stations comme Radio Kiskeya alimentent leur site internet. Radio Métropole elle propose des informations podcastables. Enfin, les radios membres de l'association nationale des médias haïtiens ont décidé de mutualiser leurs maigres moyens, en fabriquant d'ici à la fin de la semaine un programme commun quotidien de trois heures que chacune diffusera sur sa propre fréquence.

Cécile Quéguiner

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