Pro Cycling Manager, porteur d'eau officiel du confinement
Vous pensiez que la saison de cyclisme était en sommeil depuis fin mars ? Détrompez-vous. Ilnur Zakarin a surpris tout son monde pour aller remporter Liège-Bastogne-Liège. Julian Alaphilippe n'a pu en faire de même, échouant au pied du podium dans son pari de décrocher Paris-Roubaix. Non, nous ne sommes pas en plein délire, mais en pleine partie de Pro Cycling Manager. Durant le confinement, tous les moyens sont bons pour pallier à l'absence de sports et d'émotions. Alors, à défaut des pavés et des monts, on se console en clics en en pixels. Et c'est mieux que rien.
Pro Cycling Manager, c'est une des plus anciennes séries de jeux vidéo sportifs, qui fêtera l'année prochaine ses 20 ans d'existence. Dans le peloton des simulations vidéoludiques, une telle longévité mérite déjà d'être soulignée. C'est donc en valeur sûre et parmi les jeux qui comptent que "PCM" (pour les puristes) s'est taillé une belle place pendant ces quelques semaines étranges où la fiction a tenté de faire mirage de l'absence de réalité sportive. Le bébé du studio français Cyanide propose au joueur de devenir le patron de n'importe quelle équipe professionnelle et de prendre en mains sa destinée en coulisses comme sur les courses. Finances, calendrier, stratégie de vos coureurs, c'est à vous que reviennent tous ces choix cruciaux pour votre formation. L'occasion idéale de vivre le début de saison comme si le coronavirus n'avait jamais eu lieu.
Quatre fois plus d'utilisateurs actifs
"On a ressenti un vrai engouement, c'est vrai, se réjouit Alexis Flament, chef de produit chez l'éditeur du jeu Nacon. Les heures streamées sur la plateforme Twitch sont en augmentation et on voit de plus en plus de personnes parler des jeux de vélo. Cela nous offre une belle visibilité." Pro Cycling Manager a su conquérir les fans en manque par son mélange bien dosé entre la précision de sa base de données colossale et le fun de la simulation vidéoludique. "On découvre des profils de joueurs de plus en plus jeunes, assure Paul Orbiscay, producteur du jeu. Avec le boulot de nos équipes, cela crée une belle fusion."
Sans saison des classiques, les habituels spectateurs de vélo se sont mués en acteurs. Nacon avance ainsi un nombre moyen d’utilisateurs actif par jour multiplié par quatre depuis le début du confinement. "C'est la communauté autour des jeux qui font arriver ce succès", confirme Paul Orbiscay. Des joueurs d'autant plus importants que leurs commentaires sur le jeu servent ensuite aux évolutions de l'édition suivante après un Pro Cycling Manager 2019 déjà réussi. "La modification du style de jeu des cyclistes contrôlées par l'ordinateur viennent principalement des retours de la communauté. On fait un amalgame entre ces retours et le ressenti des développeurs du jeu. Nous avons pas mal de communication directe avec les forums de fans et la page Discord créé récemment."
Une première prise en main de l'édition 2020 convaincante
Ces bases de travail offrent déjà de belles promesses. La beta, phase de test de Pro Cycling Manager 2020 ouverte au public en avril, a réuni 1500 joueurs (200% de plus que l'an passé, record surclassé), dont certains membres de plusieurs équipes World Tour comme la Movistar ou UAE. Nous avons également pu tester une première version du jeu, un mois avant son arrivée dans les rayons. Ce PCM n'offre pas de révolution par rapport à son prédécesseur mais des apports bien sentis, comme un écran d'accueil du mode carrière – le cœur du jeu - plus clair et complet, l'ajout du moral des coureurs qui peut influer sur leurs performances et d'un assistant pour gérer le calendrier de course de vos ouailles. "Les jeux ne changent pas tous les ans, mais derrière les petits changements, il y a du gros travail, note Alexis Flament. On veut montrer aux fidèles que l'on bosse d'arrache-pied."
Outre Pro Cycling Manager, les équipes de Cyanide et de Nacon livreront également une fois de plus le jeu officiel du Tour de France sur console et pour la première fois sur PC cette année. Avec Tour de France 2020, moins de stratégie cette fois mais une plongée plus immersive à la place des coureurs durant les étapes. La nouvelle caméra "FPS", à la place des yeux des cyclistes, s'avère ainsi être une belle réussite, particulièrement sur une victoire lors d'un sprint acharné, ou tout aussi frustrante quand vous vous retrouvez décroché par les leaders en montagne. "C'est une belle prouesse de sortir deux jeux tous les ans, insiste Alexis Flament. Il faut tout modéliser, rajouter de nouvelles courses sur console par exemple (NDLR : comme Liège-Bastogne-Liège cette année). On veut aussi travailler sur des communautés plus importantes, ces jeux méritent d'être connus." Des efforts que le Covid-19 a, bien malgré lui, aidé à porter leurs fruits.
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