Prières et recueillement en Haïti
Ils n’ont plus que la prière. Dans le pays dévasté, les Haïtiens se retrouvent par centaines dans les églises et dans les rues pour chanter et prier. Vêtus de blanc, la couleur du deuil, catholiques, protestants, vaudous, tous se recueillent. Des hymnes et des chants religieux s'élèvent dans les villes, où la foule des habitants forme des marées humaines.
Ces six jours de deuil national proclamés par les autorités sont considérés avec beaucoup d'importance dans ce pays très religieux. Les églises sont parfois en ruines, mais tout de même pleines à craquer. Dans la banlieue de Pétionville, des haut-parleurs ont même retransmis les cérémonies à ceux qui n'avaient pas trouvé de place à l'intérieur et étaient restés sur le parvis.
Le président René Préval a participé hier à une cérémonie œcuménique. S’exprimant comme simple citoyen, il a appelé les Haïtiens à "sécher leurs larmes pour reconstruire Haïti". La période de deuil prendra fin par une "célébration de la vie" tournée vers l’avenir, qui aura lieu sur la place principale de Port-au-Prince.
Même dans les camps de sans-abri, tous étaient debout à l’aurore hier pour le début des cérémonies. Chacun portait au moins un vêtement blanc immaculé malgré les conditions de vie plus que difficiles.
Sur le parvis de Notre-Dame-catholique, Roselaure Haspin, en tailleur beige, une jambe blessée et sa maison "fissurée" par le séisme, confie : "Je prie pour tous ceux qui sont morts, et pour moi-même et ceux qui dorment dans la rue."
Noémie Destelle, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.