Plus de 50.000 morts, 250.000 blessés et 1,5 million de sans-abri
Puisqu'il faut bien, à un moment ou à un autre, quantifier l'horreur... Puisque c'est un nouveau bilan officiel, le voici : le tremblement de terre, mardi, a coûté la vie à plus de 50.000 personnes, et a fait 250.000 blessés, si l'on en croit le ministre de la Santé publique, Alex Larsen.
_ Près d'un million et demi d'Haïtiens se retrouvent sans abri, poursuit-il. Une estimation bien plus pessimiste que celle avancée, plus tôt dans la journée, par l'ONU qui parlait de 300.000 sans-abri.
Un chiffre encore - donné, lui, par le Premier ministre : plus de 15.000 corps ont été ramassés dans les rues de Port-au-Prince, et ensevelis. Décompte macabre... et très partiel, confesse Jean-Max Bellerive. “Nous nous sommes contentés simplement de ramasser des morts qui étaient dans les artères” de la ville, alors que des milliers de corps se trouvent encore sous les décombres.
LE GOUVERNEMENT TENTE DE REPRENDRE LA MAIN
Force du symbole, lors d'une conférence de presse, le gouvernement a indiqué que son siège avait été transféré dans un commissariat de police, non loin de l'aéroport international. Voilà qui ne passionnera guère...
L'autre annonce de cette conférence de presse sera sans doute mieux reçue : tous les centres sportifs de Port-au-Prince ont été réquisitionnés, pour être transformés en centres de santé.
Car le temps presse, plus que jamais. Pour dégager les survivants qui sont coincés dans les décombres ; pour soigner les blessés, bien sûr.
L'aide internationale est désormais à pied d'œuvre, ou presque. Selon l'ONU, les sauveteurs sont assez nombreux à Haïti, mais l'aide alimentaire et médicale manque. “Nous devons vraiment nous concentrer sur ceux qui sont en vie, et sur ce que nous pouvons faire pour eux”, explique Nicholas Reader, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU.
“Ce matin, il y avait dix-huit pays participant” à l'effort international. Soit “1.067 personnes sur place, avec 114 chiens. Ce qu'ils nous rapportent c'est qu'ils
n'ont pas besoin de plus d'équipes de sauveteurs.” Les envois d'aide vont maintenant se concentrer sur les besoins humanitaires - essentiellement les fournitures médicales, la nourriture et l'eau - pour les survivants.
C'est en ce sens qu'il faut comprendre l'appel d'urgence lancé par l'ONU à la communauté internationale ; appel solennel pour collecter 562 millions de dollars. Une vingtaine de pays, institutions et entreprises se sont déjà engagés à
hauteur de 268,5 millions de dollars.
Et il y a urgence. La colère commence à gronder dans les rues, où l'on estime que l'aide tarde. Quelques scènes de pillage, quelques émeutes ont commencé à se produire à Port-au-Prince. L'armée américaine, notamment, s'est déployée sur le terrain pour les éviter.
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