Pierre Rolland a préféré « tenter que de rester dans les roues »
C'est le troisième jour de rang que vous passez à l'avant Pierre : encore une fois vous n'êtes pas passés loin de la victoire…
Pierre Rolland : "C'était dur ! Je savais que je ne pouvais pas battre Quintana ou Froome en montagne, alors il fallait que je prenne de l'avance sur eux. J'y croyais en tout cas, c'était le bon coup, la preuve avec la victoire de Thibaut. Je n'ai pas attaqué au moment le plus dur de la course, j'ai attendu la descente du col du Glandon, où il y a une petite remontée à un moment. Je connais par coeur ce col, alors j'en ai profité, je savais qu'il y aurait un temps mort à cet endroit-là. Je me suis fait doubler dans l'Alpe par les cadors, et je me suis accroché à ce groupe le reste de la montée. Je ne remporte pas l'étape, c'est dommage mais au moins j'ai tenté."
"On s'est pris de la bière dans la figure"
Comment s'est passée la montée de l'Alpe d'Huez ?
PR: "C'était dur, et j'ai surtout été déçu du comportement de beaucoup de gens sur le bord de la route. J'ai vu des gestes qui ne m'ont pas plu. Froome je ne le connais pas, mais les gens ont eu des gestes déplacés envers lui. On s'est pris de la bière dans la figure, on a failli tomber plusieurs fois… C'était moins pire qu'en 2013, mais ils ne respectent pas trop les coureurs."
Vous avez passé presque tous les jours des Alpes à l'avant… Vous n'avez pas de regrets ?
PR: "J'aurais pu rester dans les roues, et peut-être jouer la gagne aujourd'hui, c'est vrai. Mais on ne pouvait pas savoir. Ça aurait pu marcher aujourd'hui, ou à Saint-Jean de Maurienne. S'il y en a qui ont une boule de cristal, qu'ils me le disent. Je n'ai rien à me reprocher."
"C'est ma façon de voir le vélo"
Au final, vous terminez dixième du classement général du Tour. C'est une satisfaction pour vous ?
PR: "Si on m'enlève douze minutes on a mon vrai classement… Plus sérieusement c'est vrai que c'est dommage d'avoir tout perdu en trois jours, il faudra trouver le moyen d'y remédier les prochaines années. Je préfère tenter et faire quinzième de la course plutôt que de rester dans les roues, et terminer à la même place. C'est ma façon de voir le vélo. C'est pareil pour le classement général, je préfère être dixième du Tour en ayant tenté des choses, qu'en ayant fini septième en étant totalement transparent. J'ai donné le maximum pour l'équipe, et j'espère avoir représenté les valeurs de notre équipe et celles que Jean-René Bernaudeau nous a inculquées. Je termine un super Tour avec une super équipe."
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