Pervis ajoute la vitesse pour un triplé
François Pervis a enfoncé le clou. Une dernière fois. Après ses sacres en sprint et en keirin, il est devenu champion du monde de vitesse. Un nouveau titre au terme d'une compétition de rêve. Il n'a perdu qu'une seule manche lors de ce tournoi, et s'est permis de battre le tenant du titre, l'Allemand Stefan Bötticher, en finale en deux manches sèches.
Dans la première manche de la finale, Bötticher a tenté d'imposer deux surplaces. L'Allemand, qui avait eu recours à une "belle" en demi-finale au contraire de Pervis, s'est incliné face au Français qui l'a remonté nettement. Dans la seconde manche, Pervis a imposé sa puissance pour battre son rival de plus d'une roue. Etendu sur la piste du vélodrome qu'il a embrassée à sa descente de vélo, le Français a déchaîné l'enthousiasme du public. "Je rentre dans la légende de mon sport et c'est super !", a répété le Mayennais aux micros des radios colombiennes qui n'ont eu de cesse de le solliciter. Il est vrai que la dimension de la performance et le sens du spectacle du Français, embrassant la piste en bois pour la remercier de lui avoir été si favorable, ont enthousiasmé le public colombien, "le meilleur du monde" pour le Lavallois. "Bötticher a essayé de jouer avec mes nerfs mais ça n'a pas marché. Justement, il ne faut pas me le faire car ça m'énerve encore plus et un sprinteur énervé trouve des watts qu'il n'aurait jamais trouvé sans cela", a-t-il expliqué.
Vidéo: Pervis, l'ambitieux de Cali
A Cali, le Français a triomphé dans les trois épreuves qu'il disputait. Maître pour la première fois du keirin jeudi dernier, il a conservé le lendemain son titre mondial acquis l'an dernier sur le kilomètre. Dans la vitesse individuelle, il a sorti en quart de finale le champion olympique, le Britannique Jason Kenny. Puis il a pris sa revanche en demi-finale sur le Russe Denis Dmitriev qui l'avait sorti à ce stade du tournoi l'an passé. Pervis avait pris alors la médaille de bronze. "OK, il n'y avait pas tout le monde et tous n'étaient pas dans une forme olympique", a-t-il déclaré en faisant allusion aux deux finalistes des JO de Londres, Grégory Baugé (absent) et le Britannique Jason Kenny qu'il a battu aisément en quart de finale. "Mais, comme on dit, les absents ont tort. Je bats en finale le champion du monde en titre, je crois que ce n'est pas un titre à prendre au rabais", a-t-il dit dans un sourire.
Le triplé des trois épreuves individuelles du sprint n'avait encore jamais été réalisé. En 2001, à Anvers (Belgique), le Roubaisien Arnaud Tournant avait gagné la vitesse individuelle et le kilomètre. Mais sa troisième médaille d'or avait été obtenue avec l'équipe de vitesse et non dans le keirin.
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